Italie (13) Regia Marina (3)

Situation globale en septembre 1939 et son évolution jusqu’en septembre 1948

Avant-propos

Quand la guerre de Pologne éclate en septembre 1939 on peut dire que la Regia Marina est à la croisée des chemins. Elle construit des cuirassés modernes et puissants (les quatre Littorio), reconstruit quatre vétérans du premier conflit mondial et réfléchit déjà à de nouveaux cuirassés neufs.

Si la Regia Aeronautica freine encore des quatre fers pour empêcher la mise en service de porte-avions au sein de la Regia Marina, la construction de plusieurs unités par les britanniques et les français alimente une réflexion et une polémique sur la nécessité ou non de construire ce type de navire.

Dans le domaine des croiseurs et des contre-torpilleurs, la Regia Marina commence à réfléchir au remplacement des unités construites dans l’immédiat après guerre.

Elle cherche également à renouer avec les mannes des opérations spéciales menées à la fin du premier conflit mondial en développant une arme capable de frapper au port contre des flottes franco-britanniques plus puissantes. Des canots explosifs et des torpilles pilotées sont ainsi imaginées pour porter des coups mortels à la Royale et à la Royal Navy.

Ce qui est certain c’est que l’Italie et sa marine n’était pas prête à entrer en guerre en septembre 1939 et que la fin précoce de la guerre de Pologne à été vu comme un soulagement par nombre d’amiraux italiens, permettant l’achèvement d’un grand nombre de magnifiques navires et l’amélioration technique et tactique de la Regia Marina même si toutes les faiblesses ne seront pas réglées.

Difficile d’en faire un catalogue exhaustif mais on peut citer des problèmes de dispersion pour l’artillerie lourde, une usure rapide et une durée de vie limitée pour les tubes, l’absence de radars et de sonars efficaces, une aviation coopérant difficilement.

Il serait pourtant dangereux de penser que la Regia Marina est une marine de seconde zone et les alliés tout en ayant parfois une attitude et des discours condescendants vis à vis de l’Italie ne comettront jamais l’erreur de sous-estimer les marins italiens et leurs navires.

Cuirassés

cuirassé Giulio Cesare avant WWII.jpg

Le cuirassé Conte di Cavour après refonte

En septembre 1939, la marine italienne dispose de quatre cuirassés en service du moins sur le papier puisque seuls sont disponibles les deux unités de la classe Conte di Cavour à savoir le Conte di Cavour et le Guilio Cesare, deux cuirassés entièrement reconstruits entre 1933 et 1937, reconstruction qui allait inspirer les français pour la profonde refonte des trois Bretagne pour permettre à ces derniers d’assurer l’escorte des porte-avions.

Les deux autres sont les Andrea Doria et Caio Duilio, une évolution des Conte di Cavour mais ces deux unités sont à l’époque en pleine reconstruction. On comprend pourquoi la marine italienne aurait été bien incapable de faire face aux marines alliées en Méditerranée, la France disposant à l’époque de deux Courbet et de trois Bretagne.

BB Littorio

Le cuirassé Littorio 

La relève arrive cependant avec la construction de quatre cuirassés de 35000 tonnes, la classe Littorio composée des Littorio, Vittorio Veneto, Roma et Impero. Ces quatre puissants navires (35000 tonnes standard 40000 tonnes réel, neuf canons de 381mm, 30 nœuds) relancent la construction du cuirassé.

A l’origine des Littorio figure la construction du Deutschland, le cuirassé de poche allemand, un cuirassé qui ringardise les cuirassés en service et surtout menace la suprématie que le croiseur lourd est censé avoir en l’absence du cuirassé.

Les français ripostent en construisant le Dunkerque, un véritable croiseur de bataille qui se singularise par la concentration de son armement principal (huit canons de 330mm) en deux tourelles quadruples (ou plutôt quatre demi-tourelles accolées deux par deux) à l’avant.

Cette construction ainsi que celle de son sister-ship Strasbourg conduit l’Italie à annoncer le 11 juin 1934 sa décision de construire deux cuirassés de 35000 tonnes baptisés Littorio et Vittorio Veneto.

Cette décision entraîne une riposte française avec la commande de deux cuirassés rapides de 35000 tonnes, une évolution des Dunkerque avec néanmoins une différence majeure à savoir le passage pour les Richelieu et Jean Bart du 330 au 380mm, un calibre proche de celui des Littorio.

Réponse du berger à la bergère, les italiens décideront la commande de deux nouvelles unités de la classe Littorio, des unités baptisées Roma et Impero qui à leur tour entraîneront une riposte française avec la commande du Clemenceau et du Gascogne.

Ces quatre cuirassés sont ainsi mis en service en mai 1940 (Littorio) en janvier 1941 (Vittorio Veneto), en mars 1943 (Roma) et enfin en septembre 1943 pour l’Impero.

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L’Andrea Doria refondu avec une magnifique livrée

Côté reconstruction, les deux Andrea Doria ont été remis en service respectivement le 15 juillet (Andrea Doria) et le 8 octobre 1940 (Caio Duilio).

La Regia Marina dispose en septembre 1945 de huit cuirassés, quatre reconstruits (Conte di Cavour Gulio Cesare Andrea Doria Caio Duilio) et quatre neufs (Littorio Vittorio Veneto Roma Impero) soit une puissante force de combat.

Ce n’est pas finit car à l’annonce de la reconstruction des Bretagne l’Italie prend la décision de construire de nouveaux Littorio mais à canons de 406mm en s’inspirant de canons mis au point pour les cuirassés soviétiques de classe Sovietsky Soyouz.

Ces deux navires baptisés Francesco Caracciolo et Marcantonio Colonna sont mis en service en septembre 1946 et octobre 1947. La construction de ces navires n’entraine pas une réaction française directe mais plutôt indirecte, la décision de construire les Province (ou classe Alsace) étant considérée comme suffisante pour faire face à ces deux nouvelles unités.

En septembre 1948 la Regia Marina aligne dix cuirassés modernes et puissants qui n’ont pas grand chose à envier à leurs homologues français et britanniques. Reste à savoir si ils seront à la hauteur de la mission qui leur ait confié.

Porte-avions

Le traité de Washington (1922) autorisait l’Italie à construire 60000 tonnes de porte-avions, le même tonnage que la France. Si la marine nationale, La Royale convertit le cuirassé de classe Normandie Bearn en porte-avions, l’Italie s’abstient de toute construction/conversion.

Plusieurs facteurs expliquent cette situation. Outre le scepticisme naturel devant la nouveauté (qui nous dis que le porte-avions n’est pas une lubie d’ingénieur inemployable au combat ?) l’Italie dispose d’une géographie peu compatible avec l’emploi du porte-avions.

De plus la puissance de la Regia Aeronautica (deuxième armée de l’air indépendante créée en 1923, cinq ans après la Royal Air Force britannique) et l’influence de Douhet rend difficile la création d’une aéronavale indépendante et d’une aéronavale embarquée.

Plusieurs projets sont étudiés mais sans réalisation concrète. Le premier est un projet de croiseur antiaérien disposant de onze canons de 102mm et embarquant douze chasseurs (avions ? Hydravions ?) suivit d’un projet voyant la conversion de la coque du cuirassé Francesco Caracciolo qui aurait disposé d’un pont d’envol entièrement dégagé, de quatre grues et d’un ascenseurs.

Ces projets sont étudiés avant la création de la Regia Aeronautica et la publication de l’oeuvre de Douhet (Il Dominio dell’aria la maitrise de l’air), deux événements d’inégale importance mais qui rendent délicat la constitution d’une aéronavale embarquée.

Les projets de porte-avions ne sont pas pour autant abandonnés mais ne dépassent pas le stade du projet avec celui de croiseur porte-avions imaginé par l’ingénieur Giuseppe Rota (12480 tonnes, deux tourelles quadruples de 203mm, ouverture à la poupe pour récupérer les hydravions en marche, passerelle et cheminées rétractables dans le pont d’envol durant les opérations aériennes).

L’ingénieur Alessandro Guidoni propose un porte-avions catamaran (sic) de 3500 tonnes filant 33 nœuds avec 25 appareils, projet qui n’aboutit pas tout comme un projet de mai 1928 (15000 tonnes, 30 nœuds, 12 canons de 152mm et 8 canons de 100mm, 40 avions).

D’autres projets sont lancés dans les années trente comme un projet porté par Umberto Pugliese (16000 tonnes, 40 avions + rampe arrière pour récupérer les hydravions) ou celui d’un projet d’un porte-avions de 14000 tonnes filant à 38 nœuds avec 42 avions voir la conversion du paquebot Roma.

En septembre 1939 l’Italie ne possède aucun porte-avions en service malgré les multiples projets cités plus haut. Comme souvent c’est un électrochoc extérieur qui pousse la marine italienne à construire des porte-avions.

CV Joffre

L’arrivée du Joffre à Toulon à poussé l’Italie à construire deux porte-avions

Cet électrochoc c’est la mise en service du Joffre, le premier porte-avions moderne de la marine française.

Si le Bearn était un navire aux capacités limitées (lent, ascenseurs complexes rendant les manœuvres aviation très lentes, avions dépassés), le Joffre est un navire moderne, rapide, disposant d’avions capable de délivrer une puissance de feu pouvant faire basculer le sort d’une bataille.

Le nouveau fleuron de l’Aviation Navale arrive le 20 avril 1943 à Toulon. Cette arrivée achève de convaincre les autorités fascistes qui jettent aux orties le mythe du «porte-avions incoulable».

CV Graf Zeppelin à la mer

Représentation du porte-avions Graf Zeppelin à la mer

Deux unités sont commandées, des porte-avions inspirés des Graf Zeppelin allemands, les plans ayant été obtenu de manière détournée, l’Allemagne ayant refusé de transmettre officiellement les plans pour des raisons obscures.

Ces deux unités sont baptisées Italia et Don Juan de Austria. Elles sont mises en service en septembre 1947 et mars 1949 respectivement.

D’autres projets sont étudiés mais aucune construction n’est engagée faute de moyens et parce que le conflit évolue défavorablement pour l’Italie. Des conversions de paquebots et de cargos sont lancées mais aucun n’aboutira à une mise en service.

Croiseurs lourds

Comme nous l’avons vu plus haut, le traité de Washington signé le 6 février 1922 après trois mois de négociations stoppe la course aux armements entre le Japon et les Etats-Unis et par ricochet oblige les autres marines invitées (Grande-Bretagne, France,Italie) à abandonner des navires en construction, à annuler des projets et à désarmer des unités dont certaines ne sont pas obsolètes.

Comme le cuirassé est identifié comme un navire de plus de 10000 tonnes disposant d’une artillerie d’un calibre supérieur à 203mm, toutes les marines vont lancer la construction de navires de 8 à 10000 tonnes avec un armement composé de six à dix canons de 8 pouces (203mm) et l’Italie n’échappe pas à la règle.

Cette recherche du croiseur lourd se fait également dans un contexte d’une rivalité franco-italienne qui voit les deux pays «se marquer à la culotte», la construction de l’un répondant à la construction de l’autre.

Sur le plan technique les premiers croiseurs lourds sont très rapides, bien armés mais peu protégés ce qui leur valu le surnom peu flatteur de Thinclad Battleship ou cuirassé en papier d’étain. La génération suivante sera composée de navires moins rapides, toujours aussi bien armés mais avec une protection plus sérieuse.

Cela commence dès 1924 avec la commande côté français des croiseurs lourds Tourville et Duquesne. Les italiens répondent en 1925 avec la commande des croiseurs lourds Trento et Trieste.

CA Trento 1936

Le croiseur lourd Trento en 1936

Toujours en 1925, la France finance la construction du Suffren suivit en 1926 par la construction du Colbert, en 1927 du Foch et en 1929 du Dupleix. En 1930, la France finance la construction d’un croiseur lourd remarquable, L’Algérie, une unité qui n’aura pas de réel équivalent dans la Regia Marina.

La France à clairement pris de l’avance obligeant l’Italie à réagir avec le financement au budget 1929 des croiseurs lourds Zara et Fiume suivis au budget 1930 par la construction du Bolzano _un Trento modifié_ et du Gorizia, le Pola étant financé au budget 1931.

En septembre 1939, la marine italienne dispose de sept croiseurs lourds tout comme la marine française. Ces navires ont des capacités comparables à leurs probables adversaires français avec notamment une artillerie principale composée de huit canons de 203mm en quatre tourelles doubles (deux avant deux arrières).

Durant la période de la Pax Armada (paix armée), la flotte de croiseurs lourds de la marine italienne évolue avec la mise en service de quatre nouveaux navires et le retrait du service actif des unités les plus anciennes et/ou les plus usées.

La décision française de construire trois croiseurs lourds de classe Saint-Louis va pousser l’Italie à réagir en commandant trois nouveaux croiseurs lourds en 1940. Cette décision s’explique à la fois par la nécessité de relever les unités les plus anciennes mais également de prendre en compte la mise en service de ces nouveaux navires.

Ces trois croiseurs lourds clairement issus des Zara sont baptisés Ragusa (aujourd’hui Dubrovnik), Nissa (Nice) et Napoli (Naples). Ils sont mis en service en septembre 1943, en juin 1945 et en octobre 1946 respectivement.

Ultérieurement un quatrième navire baptisé Ravenna (Ravenne) est commandé obligeant la marine française à lancer la construction d’un quatrième Saint-Louis, le Charles Martel.

Entre-temps le Trento à été désarmé en septembre 1947 suivi de son sister-ship Trieste en juin 1948.

Résultat en septembre 1948, la Regia Marina aligne neuf croiseurs lourds avec les quatre Zara, le Bolzano et les quatre Ragusa soit une unité de plus que la marine française qui disposait des quatre Dupleix, de l’unique et remarquable Algérie et de trois Saint-Louis en attendant un quatrième en construction.

Durant le conflit, aucune autre construction ne sera lancée, des projets seront étudiés mais ils se heurteront vite au manque de ressources, au manque d’ouvriers qualifiés, à une durée de construction trop longue sans compter d’autres priorités (escorteurs par exemple).

Les pertes seront particulièrement lourdes puisque seuls le Bolzano et le Ravenna survivront au conflit quoi qu’en très mauvais état à tel point que la marine italienne qui étudia leur remise en état y renonça rapidement, les deux navires étant démantelés sur place. Quand aux autres ils ont succombé aux bombes, aux torpilles et aux obus des alliés.

Croiseurs légers

Si les croiseurs lourds sont des créatures issus du traité de Washington (1922), le croiseur léger peut se targuer d’une noble et d’une ancienne naissance. En effet il est apparu au XIXème siècle quand la marine à voile à définitivement baissé le pavillon face à la machine à vapeur.

C’est le successeur direct de la frégate, le croiseur reprenant ses missions à savoir l’éclairage, la défense des lignes de communication, l’attaque de celles de l’ennemi, la présence…… .

La marine italienne va disposer de croiseurs cuirassés puis des croiseurs légers, participant au premier conflit mondial, opérant contre des unités comparables de la Koningliche und Kaiserliche Kriegsmarine, la marine austro-hongroise.

Le premier conflit mondial terminé, la marine italienne va récupérer trois anciens croiseurs légers de la Kaiserliche Marine, la marine impériale allemande. Ces navires baptisés Graudenz Strassburg et Pillau sont rebaptisés respectivement Ancona Taranto et Bari, ces navires étant remis en service respectivement en mai 1925, en juin 1925 et en septembre 1924. Ces navires vont rester en service jusqu’en septembre 1937 (Ancona), en juin 1943 (Taranto) et en septembre 1944 (Bari).

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L’Alberico da Barbiano un croiseur léger classe Condottieri.

Dans ce domaine, la marine italienne va construire une classe unique de croiseurs légers, la classe Condottieri composée de douze navires armés de canons de 152mm (6 pouces), des navires amenés à se battre contre les Duguay-Trouin (jusqu’à leur redéploiement outre-mer), le Jeanne d’Arc et le Pluton (même si ils étaient davantage amenés à combattre outre-mer notamment le premier), l’Emile Bertin et surtout les six unités de classe La Galissonnière en attendant les unités de classe De Grasse.

En septembre 1939, la marine italienne dispose de deux croiseurs anciens ayant appartenus à la Kaiserliche Marine ainsi que des douze unités de classe Condottieri.

Durant la période de la Pax Armada, la flotte de croiseurs légers est assez sensiblement bouleversée avec la mise en service des croiseurs légers de classe Capitani Romani, des navires conçus initialement pour contrer les Mogador français.

Ces douze navires qui portent tous des noms de grands capitaines et d’empereurs romains sont mis en service entre 1942 et 1947. Parallèlement à ces navires, la Regia Marina construit de nouvelles classes de croiseurs.

A la fin des années trente, la marine siamoise avait commandé deux croiseurs légers pour renforcer sa position en Asie du Sud-Est. Ces deux navires inspirent la marine italienne qui décide de commander deux navires baptisés Etna et Vesuvio.

Deux nouveaux Condottieri baptisés Gabriele d’Annunzio et Giovanni Caboto sont commandés en septembre 1939 pour compléter la flotte et faire (partiellement face) à la construction des six De Grasse.

Ils seront suivis par quatre nouveaux croiseurs légers mis en service entre septembre 1947 et mars 1949, remplaçant les premières unités détruites au cours du conflit.

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L’Attilio Regolo classe Capitani Romani

C’est ainsi qu’en septembre 1948 la Regia Marina dispose de douze Capitani Romani, de deux croiseurs légers antiaériens, de quatorze Condottieri et de deux nouveaux croiseurs de classe Adriatico (Adriatico, Mediterraneo) sans compter deux autres en construction.

Cette flotte est sur le papier importante avec trente navires mais si on y regarde de plus près les Capitani Romani et les deux Etna sont armés de canons de 135mm inférieurs aux canons de 152mm, les Condottieri sont pour certains anciens et usés tandis que les Adriatico souffrent d’un certain nombre de «maladies de jeunesse».

Durant le conflit, la marine royale italienne subira des pertes très lourdes en matière de croiseurs que ce soit lors de batailles antisurface, sous les coups de l’aviation, des sous-marins et des mines, réduisant la flotte à quelques unités seulement qui serviront pour certaines au sein de la toute nouvelle Marina Militare Italiana.

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