“MARINES SOLEIL LEVANT” : LES UNITES D’INFANTERIE DE LA MARINE IMPERIALE
Avant-propos
Pendant longtemps le combat naval ressemblait davantage à une bataille terrestre qu’autre chose. On cherchait l’abordage pour permettre à des soldats embarqués de prendre le contrôle du navire ennemi.
Pas étonnant donc que les différentes marines disposaient d’unités d’infanterie plus ou moins conséquentes, certaines quasi-anonymes (les compagnies de débarquement) et d’autres bien plus prestigieuses (Royal Marines pour la marine britannique, Infanterie coloniale issue des Compagnies de la mer pour la Royale, Tercio de Armada pour la marine espagnole et bien entendu le Corps des Marines des Etats-Unis pour l’US Navy).
Même après le développement de l’artillerie et l’abandon de l’abordage comme principal moyen de combat naval, les marines continuaient de disposer d’éléments terrestres pour la défense des bases, pour des raids (les fameuses «descentes») et pour défendre les intérêts commerciaux et diplomatiques avec la politique de la canonnière.
Cette politique de la canonnière démontrait la toute puissance de l’Europe en Asie ou en Afrique où un navire même médiocrement armé et quelques soldats mis à terre suffisait à prendre le contrôle de régions entières. Il y avait parfois une résistance pugnace mais c’était plus l’exception que la règle.
Le Japon n’échappe pas à la règle et va disposer d’unités terrestres destinés principalement à des missions de garde et de défense même si peu à peu, les «Japanese Marines» vont adopter un mode d’action bien plus offensif.
Si le volume de forces (et l’opposition de l’Armée) interdisait à ces unités de mener des combats comparables à ceux menés par l’USMC ou même les Royal Marines, elle ne leur interdisait pas de mener des raids, des opérations coup de poing.
Regroupées sous le vocable générique de Forces Navales de Débarquement, les TDM japonaises se répartissaient en plusieurs composantes comme la Force Navale de Débarquement (Kaigun-rikusen-tai) comparable à nos compagnies de débarquement, la Force Spéciale de Débarquement Navale ou Kaigun-tokubetsu-rikusen-tai au rôle plus offensif pour des opérations coup de poing ou encore la Force Navale Combinée de Débarquement (une tentative durant le conflit de regrouper des bataillons pour s’approcher des divisions des Marines américains).
A côte de ces unités offensives on trouve différentes unités appelées Force Socle ou Konkyo-chitai,Force-Socle Spéciale (Tokubetsu-konkyo-chitai), unités de défense ou Bobi-Tai ou encore des unités de taille variables appelées Tai chargées clairement de la sécurité des installations de la marine impériale.
Durant le conflit ces unités vont jouer un rôle relativement limité. Le faible volume humain leur permettait de mener des raids commandos, de prendre des objectifs stratégiques mais pour le débarquement de masse, seule l’armée de terre disposait des moyens humains et matériels suffisants.
Très entrainés comme toutes les autres unités de la marine japonaise, les “Japanese Marines” ne seront jamais sous-estimés par leurs adversaires à qui ils donneront bien du fil à retordre.
Force Navale de Débarquement (Kaigun-rikusen-tai)
Les Kaigun-rikusen-tai sont l’équivalent des compagnies de débarquement de la Royale. Il s’agit d’hommes sans spécialités à bord des navires et dont le débarquement temporaire ne perturbait pas le fonctionnement du navire.
Chaque navire du destroyer au porte-avions disposait de cette unité. Si la compagnie de débarquement du destroyer avait une taille comparable à une section (une trentaine d’hommes), celle du cuirassé avait une taille comparable à une compagnie soit une centaine d’hommes.
Leur armement se composait de fusils, de pistolets automatiques ou de revolvers, parfois de pistolets mitrailleurs. Le détachement dispose d’un fusil mitrailleur ou d’une mitrailleuse et parfois d’un mortier.
Ces unités étaient chargés d’opérations coup de poing, d’occuper un objectif stratégique avant l’arrivée d’unités mieux entraînées.
Au cours du conflit, ces compagnies de débarquement eurent peu l’occasion de s’illustrer, peu d’objectifs ou peu de contextes opérationnels s’y prêtèrent sauf aux Phillipines où sur de nombreuses îles et îlots, les Kaigun-rikusen-tai s’illustrèrent en occupant le plus de terres émergées disponibles.
Face à des guerilla de plus en plus mordantes et décidées, ces unités d’infanterie furent souvent utilisés pour des opérations de nettoyage brutales. Un navire type patrouilleur ou destroyer opérait dans une zone précise, bombardait et mettait à terre un détachement pour “terminer le travail”.
Quand les américains ont repris le contrôle de la situation et lancé une série d’offensives stratégiques, les compagnies de débarquement ne servaient plus à grand chose et quand elles étaient mises à terre c’était parce que le navire porteur avait été coulé……. .
Force Spéciale de Débarquement Navale (Kaigun-tokubetsu-rikusen-tai)
En 1900, la Chine fût secouée par une révolte nationaliste et xénophobe, la révolte des Boxers qui menaçait de tuer tous les européens présents à Pékin. Après un siège de 55 jours, les légations furent délivrées par une colonne de secours composée de britanniques, d’américains, de français, d’allemands, d’austro-hongrois, d’italiens, de russes et de japonais, nuançant le “péril jaune”.
Ces détachements étaient de taille réduite et souvent issus des canonnières et des stationnaires présents dans un pays dont le gouvernement n’avait plus aucune autorité.
Cette utilisation avait cependant ses limites et le Japon décida de créer des unités d’infanterie dédiées, servant dans ce rôle à plein temps. C’est l’acte de naissance de la Force Spéciale de Débarquement Naval ou Kaigun-tokubetsu-rikusen-tai. Cette force spéciale de débarquement naval s’organisait en bataillons de 650 à 1200 hommes.
Les premiers bataillons de ce type ne sont cependant créés qu’en 1928. Quatre bataillons sont initialement mis sur pied portant comme noms les principales bases de la marine impériale à savoir Kure, Maizuru, Sasebo et Yokosuka. Ces bataillons sont engagés en Chine en 1932 notamment dans la région de Shanghai.
A la fin des années trente, de nouveaux bataillons sont créés pour opérer en Chine (Hankow et Shanghai). En 1940, le nombre de bataillons passe de six à dix, en 1945 deux nouveaux bataillons sont créés suivis de deux autres en 1947 et de deux bataillons supplémentaires en 1948 portant le total à seize bataillons.
Ces seize bataillons sont baptisés du nom de leur base suivi d’un numéro. Les cinq bataillons stationnés à Kure sont ainsi connu comme Kure I Kure II Kure III Kure IV et Kure V.
Les trois bataillons stationnés à Maizuru sont les Maizuru I Maizuru II et Maizuru III, les deux bataillons stationnés à Sasebo sont Sasebo I et Sasebo II alors que les deux bataillons stationnés à Yokosuka sont les Yokosuka I et II.
En mars 1950, les seize bataillons sont répartis entre le Japon, l’île d’Haïnan et Formose. Quatre sont déployés en Chine (un à Haïnan, un à Formose, un à Canton et un à Shanghaï), les douze autres sont répartis entre Kure (cinq), Maizuru (trois), Sasebo (deux) et Yokosuka (deux). Durant la guerre, cinq autres bataillons sont créés (un à Maizuru, un à Sasebo et trois à Yokosuka).
Durant la seconde guerre mondiale, cinq autres bataillons sont créés (Maizuru IV Sasebo III Yokosuka III IV V) mais ces créations entrainent une baisse des effectifs et donc l’efficacité de ces bataillons qui passent globalement de 1200 à 650 hommes.
Au niveau de l’organisation,ces bataillons disposaient généralement d’un état-major, d’une compagnie de commandement et de soutien, trois compagnies d’infanterie et une compagnie d’appui (canons antichars, mortiers, mitrailleuses).
A noter qu’entre-temps, un bataillon de Yokosuka et un de Kure seront transformés en unités parachutistes, ces unités réalisant plus de sauts opérationnels que les parachutistes de l’armée !
Là encore point de sauts massifs mais de simples opérations coup de poing pour prendre des objectifs stratégiques.
Au cours du conflit, on verra ces bataillons ou des détachements des dits bataillons être parachutés derrière les lignes ennemies en même temps que les débarquements amphibies pour perturber le dispositif ennemi et faciliter l’opération principale sur la plage.
A l’origine ces bataillons étaient des unités d’infanterie plus capables d’assurer la défense de bases navales que pour mener des raids et des opérations amphibies. Peu à peu l’entrainement s’améliora mais jamais ces bataillons ne furent capables de rivaliser avec leurs homologues étrangers.
Ils jouèrent un rôle modeste durant la phase de conquête puis une fois le Japon sur le reculoir, ils servirent plus à la défense, les opérations offensives devenant rarissimes et jamais au delà d’un but tactique ou local.
Au niveau de l’équipement, il était identique aux unités de l’armée avec le même armement, le même uniforme. La seule exception étant lors du service à bord des navires où ils portaient l’uniforme de la marine.
Outre ces bataillons d’infanterie, la Special Naval Landing Force disposait de détachements spécialisés :
-Des détachements de protection, un détachement à Ryojun dans le Kwantung, un détachement à Shanghai (absorbé ultérieurement quand un bataillon sera déployé à demeure à Shanghai), un détachement déployé sur le Yangtze, un détachement à Hankow et un détachement à Canton (même sort que le détachement à Shanghai).
-La Force Spéciale de Débarquement Navale disposait également d’unités de chars et d’autos blindées. Initialement il était prévu deux bataillons blindés avec des chars légers et des autos blindées mais ce plan ne fût jamais mené à bien et des détachements blindés et motorisés furent intégrés ça et là aux bataillons. Autant dire que ces détachements avait une efficacité limitée.
Autres unités
-La Force Navale Combinée de Débarquement est une tentative pour regrouper plusieurs bataillons décrits principalement en une brigade et ainsi augmenter leur puissance de feu. Cinq brigades sont mises sur pied au cours du conflit avec des résultats mitigés.
En effet, ces brigades étaient des rassemblements ad hoc mais sans réflexion sur une véritable doctrine d’emploi et surtout sans réflexion sur les éléments-cadre de la brigade. En clair, jamais la marine impériale n’à songé à mettre sur pied un équivalent aux divisions de Marines qui lui faisait face en Asie et dans le Pacifique.
-La Force Socle (Konkyo-chitai) et la Force-Socle Spéciale (Tokubetsu-konkyo-chitai) étaient des unités de taille diverses destinées à des missions de défense locale hors du Japon notamment la Corée et Formose.
Une cinquantaine d’unités de ce type fût mis sur pied. Là encore les résultats furent variables, certaines unités se montrant très efficaces, d’autres se débandant au premier coup de feu.
-Les unités de défense (Bobi-tai) étaient des unités de défense chargées de la protection des bases navales au Japon. D’effectifs variables, ces unités pouvaient disposer de batteries d’artillerie et de champs de mines chargés d’empêcher les navires ennemis d’opérer dans les eaux nationales.
Chaque base navale japonaise dispose au minimum de deux Bobi-Tai mais certaines comme Yokosuka et Sasebo en disposait de quatre. Ces unités étaient à dominante artillerie mais disposait également de fantassins, ces derniers étaient davantage des gardes de sécurité que des spécialistes du combat à pied.
-Les unités de garde ou Kebi-Tai était chargées comme leur nom l’indique de défendre les bases de la marine impériale. Ils dépendaient souvent de la Force-Socle et de la Force-Socle Spéciale. Ces unités de la taille d’une compagnie (100-150 hommes pas plus) furent assez nombreuses, une centaine de ces unités à été recensée.
-On trouve également des unités de défense antiaérienne (Boku-Tai), des batteries antiaériennes (Koshaho Chutai) des bataillons de travailleurs (Setsuei-tai), des unités de transmissions (Tsushin-tai) et des unités de police militaire (Tokkeitai)
Les Koshaho Chutai étaient des unités de la taille d’une batterie d’artillerie. Elles étaient équipées de canons antiaériens qu’il s’agisse de pièces lourdes (8cm ou 76.2mm) ou des pièces légères en l’occurrence des canons de 25mm.
Les bataillons de travailleurs étaient comme leur nom l’indique chargés de travaux d’infrastructure, c’est l’équivalent toute proportion gardée des Seabees de l’US Navy. Les Tsushin-tai étaient chargés de tout ce qui concerne les transmissions alors que les Tokkeitai étaient la prévôté de la marine impériale.
NAVIRES AMPHIBIES
Avant-propos
Contrairement à une idée reçue, les opérations amphibies sont aussi vieilles que la guerre navale car avant l’apparition de l’artillerie et des armes à feu, les hommes se battaient sur mer en abordant le navire ennemi.
Plus tard, même l’apparition de l’artillerie ne supprima pas le combat d’infanterie. Si l’abordage devenait plus rare avec l’augmentation de la portée de l’artillerie, les descentes ces véritables raids commandos des temps anciens nécessitaient toujours la présence à bord des navires de guerre d’unités d’infanterie qui étaient aussi chargées de protéger les officier contre un équipage pas toujours docile et obéissant.
L’apparition de la vapeur et de l’artillerie à longue portée fit disparaître en Europe du moins les “descentes”, réservant cette tactique aux colonies avec la politique de la canonnière qu’on à plus besoin de présenter.
En 1915 pour tendre la main aux russes, les français et les britanniques eurent l’idée de débarquer à Galipoli pour s’emparer des détroits et ainsi défaire l’empire Ottoman allié de l’Allemagne.
Cette idée stratégiquement censée fût exécutée de manière tellement lamentable qu’elle discrédita l’idée même de débarquement amphibie vu comme impossible par nombre d’officiers de marine.
Quelques pays étudièrent la possibilité de prendre pied sur une côte défendue mais les expérimentations furent limitées par un scepticisme général et des budgets contraints qui imposait des choix. Bien entendu entre des cuirassés, des croiseurs, des destroyers et des navires amphibies , le choix était vite fait.
Le Pacifique, théâtre insulaire et archipélagique aurait du pousser les japonais et les américains à développer une conception moderne des opérations amphibies mais quand la guerre éclate en mars 1950, bien peu de choses ont été faites.
Il n’existe ni chez les japonais ni chez les américains de stratégie dédiée, de corpus doctrinal et très peu de navires spécialisés pour pouvoir débarquer en dehors des ports et des mouillages. De plus au Japon, la rivalité Armée/Marine aggrave le problème, les deux entités développant chacun de leur côté les navires destinés aux opérations amphibies.
En 1935, l’armée de terre à mis en service le premier LPD/TCD de l’histoire, le Shinshu Maru, un navire disposant d’un radier pouvant mettre à l’eau des embarcations de débarquement. Quelques embarcations sont également construites mais fort peu de chose par rapport à la taille du théâtre d’opérations.
Durant le conflit l’armée de terre va faire construire d’autres navires amphibies spécialement conçus pour cette mission en l’occurrence des navires type ES, l’équivalent nippon des LST occidentaux. Vingt-deux navires sont mis en service entre juin 1950 et septembre 1953.
Ces navires capables de plager si ils manquent les opérations initiales de la conquête des Philippines vont ensuite participer à toutes les opérations d’invasion de l’armée japonaise. Leur dernière grande opération amphibie concerne les Salomons. Ensuite ils se contenteront de mener des missions de ravitaillement.
Aux ES succèdent les T1, des navires d’un point quasiment doublé (968 à 1800 tonnes). Dans le cadre de programmes de guerre toujours plus délirants, on prévoit d’abord 12 puis 64 puis 72 et enfin 46 navires de ce type mais au final seulement 22 seront mis en service entre janvier 1953 et mars 1954. Ils ne participeront à aucune opération amphibie mais subiront de lourdes pertes lors de missions de ravitaillement toujours plus difficiles.
A côté de ces navires ont trouve également des navires type SB, des navires de 1020 tonnes divisés en deux sous-types, les T-101 ou SBD à moteur diesel et les T-103 ou SBT à turbines. Pas moins de 102 navires sont prévus mais seulement 64 sont achevés, 58 à turbines et 6 à diesels, ces navires étant partagés entre l’armée de terre (48 dont les 6 T-103) et la marine (16 T-101)
Avant le déclenchement de la guerre du Pacifique, le Japon avait fait construire en très grand nombre (2500 exemplaires) les Daihatsu, des chalands de débarquement de 20 tonnes et de 14m de long. Le Japon en guerre, 1800 autres exemplaires sont produits avant de céder la place à partir de 1952 aux Moku Daihatsu de 15m (1140 exemplaires), aux Chuhatsu de 13m (trois exemplaires) et aux Toku Daihatsu (20 exemplaires) de 17m.
Le Japon produit également un engin original, le Umpoto de 36.7 tonnes pouvant être démonté en trois sections pour être transporté sur le pont d’un sous-marin mais à notre connaissance, il n’à jamais été utilisé en opérations. Enfin à la fin de la guerre, on trouve 200 à 300 engins de 12.5 tonnes baptisés Toku 2-Shiki Naikarei.
Les différents navires et embarcations
Navire d’assaut amphibie Shinshu Maru
Le Shinshu Maru n’est pas le navire le plus célèbre du monde et pourtant c’est un pionnier puisqu’il s’agit du premier navire conçu spécifiquement pour les débarquements et autres opérations amphibies.
Mis sur cale dans le plus grand secret aux chantiers navals Harima le 8 avril 1933, il est lancé le 14 mars 1934 et mis en service le 15 novembre 1934.
Ce navire qui va rester unique jusqu’au déclenchement second conflit mondial en Europe est le premier à disposer d’un radier permettant l’emport de chalands de débarquement. Il opère d’abord en Chine jusqu’en 1943 puis revient au Japon où il multiplie les exercices jusqu’en mars 1950 quand il est déployé aux Philippines.
Endommagé par une mine américaine, il est réparé à Formose après avoir échappé de peu à une attaque sous-marine.
A nouveau opérationnel fin 1950, il est engagé aux Salomons puis dans la tentative de prendre pied en Nouvelle Calédonie. Il est à nouveau endommagé au cours de cette opération mais par l’aviation française basée à Nouméa-Tantouta.
Alors qu’il était remorqué en direction de la Nouvelle-Guinée pour être réparé, le Shinshu Maru est torpillé par un sous-marin américain. Deux torpilles (plus une troisième qui n’explosa pas) sont fatales au premier Transport de Chalands de Débarquement (TCD) de l’histoire.
Caractéristiques Techniques
Type : TCD
Déplacement : standard 7134 tonnes pleine charge 8108 tonnes
Dimensions : longueur 144m largeur 22m tirant d’eau 4.2m
Propulsion : turbines à engrenages, chaudières à vapeur
Vitesse maximale 20.4 noeuds
Armement : quatre canons de 75mm type 88 AA, quatre canons de 20mm
Installations amphibies : un radier pouvant embarquer 4 AB-Tei, 29 Daihatsu, 25 Shotastu et 2200 soldats
Aviation : initialement prévu deux catapultes et jusqu’à 26 hydravions mais les installations d’hydraviation n’ont jamais été montées
Equipage : 220 officiers et marins
Navires d’assaut amphibie classe Akitsu Maru
En dépit de ses qualités, le Shintsu Maru à longtemps été le seul de son espèce. Ce navire qui appartenait à l’armée de terre et non à la marine participa aux différentes opérations amphibies en Chine, opérant ensuite en transport quand le front s’éloigna des côtes, rendant inutiles les opérations amphibies.
Il va falloir attendre septembre 1948 pour que quatre nouveaux navires de ce type soit commandés. Ces navires sont semblables au Shintsu Maru mais tirent les leçons de son utilisation et intègrent un certain nombre de modifications.
Ces quatre navires sont baptisés Akitsu Maru Nigitsu Maru Mayasan Maru et Tantatsu Maru. Leur construction est assurée par les chantiers navals Harima mais en dépit de la célérité des chantiers navals, aucun n’est disponible en mars 1950.
L’Akitsu Maru est mis en service en juin 1950, son sister-ship Nigitsu Maru l’est en septembre 1950, les Mayasan Maru et Tantatsu Maru le sont en décembre 1950.
Ces quatre navires sont engagés en Malaisie et aux Indes Néerlandaises moins pour des opérations amphibies que pour du transport de matériel. Le Tantatsu Maru est endommagé par une bombe américaine au large de Singapour en février 1951 mais les dégâts sont limités.
Ils sont ensuite engagés aux Salomons pour des débarquements tactiques, des missions de transport de troupes et de matériel.
L’Akitsu Maru est coulé par l’aviation américaine le 17 juin 1951 alors qu’il amenait du ravitaillement pour “l’offensive ultime” qui devait chasser les américains de Guadalcanal.
Le Nigitsu Maru est lui coulé le 5 octobre 1951, torpillé par un sous-marin alors qu’il participait à l’opération japonaise contre la Nouvelle-Calédonie.
Le Mayasan Maru est coulé par l’aviation américaine lors de la campagne de Nouvelle-Guinée en août 1952 alors que le Tantatsu Maru est torpillé par un sous-marin américain alors qu’il effectuait un transport de ravitaillement entre le Japon et Okinawa.
Caractéristiques Techniques
Type : TCD
Déplacement : standard 7250 tonnes pleine charge 8250 tonnes
Dimensions : longueur 150m largeur 24m tirant d’eau 4.5m
Propulsion : turbines à engrenages, chaudières à vapeur
Vitesse maximale 19.5 noeuds
Armement : quatre canons de 75mm type 88 AA, quatre puis huit canons de 20mm
Installations amphibies : un radier pouvant embarquer 4 AB-Tei, 29 Daihatsu, 25 Shotastu et 2200 soldats
Aviation : une catapulte et deux hydravions
Equipage : 220 officiers et marins
Navires d’assaut amphibie classe Kibitsu Maru

Le Kibitsu Maru
Les sept navires de classe Kibitsu Maru sont construits durant le second conflit mondial moins pour des opérations amphibies que pour des missions de transport de troupes, de véhicules et de matériel.
Ces navires sont une évolution du Shinshu Maru. Ils sont plus grands, plus rapides et maintiennent une catapulte et deux hydravions pour la reconnaissance et la patrouille ASM ce qui n’empêchera pas la construction de quatre d’entre-eux par les sous-marins américains.
Deux autres seront détruits par l’aviation et le dernier explosa à Kobé suite à la détonation des munitions chargées pour ravitailler la Chine en obus, bombes et torpilles. Aucun navire n’à donc survécu au conflit.
Le Kibitsu Maru est mis en service en janvier 1951, participe à la campagne des Salomons avant d’être torpillé par un sous-marin américain lors de la tentative japonaise contre la Nouvelle-Calédonie en octobre 1951.
Le Hyuga Maru est mis en service en mars 1951, est engagé aux Salomons puis participe à la campagne de Nouvelle-Guinée avant d’être coulé par l’aviation américaine le 7 septembre 1952.
Le Settsu Maru mis en service en juillet 1951 est torpillé par un sous-marin américain en décembre 1951 alors qu’il transférait des troupes venues d’Indochine en direction des ex-Indes Néerlandaises.
Le Takatsu Maru est mis en service en septembre 1951. Il est engagé dans des missions de transport en direction de Nouvelle-Guinée. Il survit à cette campagne avant de servir à des missions de transport de troupes en direction des Philippines. Le 5 mai 1953, il est surpris par des Chance-Vought F4U Corsair armés de roquettes.
Ces douze chasseurs-bombardiers étaient engagés dans une mission de Close Air Support (CAS) mais sont détournés vers le LSD japonais qui est frappé par une trentaine de roquettes HVAR qui l’incendient. Il s’échoue avant d’être achevé le lendemain par des Grumman F7F4 Tigercat des Marines armés de bombes. L’épave se casse en deux, l’arrière restant accroché à la côte, l’avant dérivant avant de sombrer.
Le Kumano Maru est mis en service en février 1952. Stationné dans le sud de la Chine, il assure des missions de transport entre la Chine continentale, Formose, l’île d’Haïnan et l’Indochine. Il est torpillé par un sous-marin français au large d’Haïphong le 7 décembre 1953, deux torpilles l’envoyant par le fond.
Le Fuso Maru mis en service en mars 1953 est victime de l’explosion des munitions embarquées à Kobé, munitions destinées aux troupes déployées en Chine et à Formose le 7 novembre 1953.
L’explosion provoque d’importants dégâts sur la base navale, le navire sombrant au milieu de la rade. L’épave est relevée en février 1954, remorquée à l’écart. Elle est finalement coulée par l’aviation américaine le 7 juin 1954. Relevée après guerre, elle est promptement démantelée.
Le Ryujo Maru mis en service en juin 1953 est engagé aux Philippines pour les dernières missions de transport en direction de l’archipel. Après plusieurs missions, il est torpillé par un sous-marin américain le 2 juin 1953, trois torpilles l’envoyant par le fond, ne laissant qu’une poignée de survivants.
Caractéristiques Techniques
Type : TCD
Déplacement : standard 7250 tonnes pleine charge 8250 tonnes
Dimensions : longueur 150m largeur 24m tirant d’eau 4.5m
Propulsion : turbines à engrenages, chaudières à vapeur
Vitesse maximale 19.5 noeuds
Armement : quatre canons de 75mm type 88 AA, quatre puis huit canons de 20mm
Installations amphibies : un radier pouvant embarquer 4 AB-Tei, 29 Daihatsu, 25 Shotastu et 2200 soldats
Aviation : une catapulte et deux hydravions
Equipage : 220 officiers et marins
Bâtiments de Débarquement de Chars type ES/S.S
Les vingt-deux navires type ES sont l’équivalent japonais des LST anglo-saxons ainsi que des BDC français. Ces navires ont une silhouette de cargo mais peuvent plager. Construits par l’armée de terre, ils ne portent que des numéros (SS1 à SS22) et sont mis en service entre juin 1950 et septembre 1953.
Ils ne participent donc pas aux premières opérations amphibies, les premiers étant engagés aux Philippines quand la campagne à définitivement tourné à l’avantage des japonais. Certains sont engagés en Indochine mais la plupart vont surtout opérer en Insulinde et aux Salomons.
Les opérations amphibies se faisant de plus en plus rares, les ES vont servir essentiellement de transports.
Les pertes ont été terriblement élevées et sur les vingt-deux navires de ce type construits, seulement deux sont encore à flot, le SS1 capturé à Busan en Corée par la 25ème DP française et le SS17 capturé à Yokosuka. Ces deux navires étant très endommagés, ils ont été rapidement détruits et jamais réutilisés par les nouveaux propriétaires.
Caractéristiques Techniques
Déplacement : 742 tonnes
Dimensions : longueur 65m largeur 9.50m tirant d’eau 2.89m
Propulsion : deux diesels 1100 ou 1200ch deux hélices
Performances : vitesse maximale 14 noeuds distance franchissable 3000 miles nautiques à 13.4 noeuds
Capacités : cinq chars et 170 hommes
Armement : un canon de 75mm type 4, un mortier d’infanterie de 150mm type 96 et trois canons de 20mm type 98
Equipage : 40 officiers et marins
Bâtiment de Débarquement de Chars type T1/N°1
Après avoir lancé la construction des BDC type ES (voir ci-dessus), le Japon lance parallèlement la construction de navires type T1. Ces navires sont nettement plus gros puisqu’ils déplacent à pleine charge 1800 tonnes au lieu des 968 tonnes de leurs précedesseurs.
Leur construction commence dès juillet 1952 alors que la production des ES se poursuit. Il est d’abord prévu douze unités mais le nombre augmente rapidement.
On passe rapidement à soixante-quatre BDC type T1 puis à soixante-douze avant de retomber à seulement quarante-six navires, numérotés SS23 à SS69 mais seulement vingt-deux seront achevés, le premier étant mis en service en janvier 1953, le dernier en mars 1954 à une époque où leur utilité est pour le moins sujette à caution.
Conçus comme de véritables navires amphibies, ces navires vont en réalité être utilisés comme de simples transports de troupes, de véhicules et de matériel, essayant d’atteindre leur destination en évitant les sous-marins, les mines, les avions voir les bâtiments de surface américains et alliés.
Bien évidément les pertes sont effroyablement lourdes et sur les vingt-deux navires en service (SS23 à SS44), seulement trois sont capturés par les américains au Japon. Le SS24 est sabordé au large de Yokohama car chargé d’obus remplis de gaz de combat, le SS32 est utilisé comme auxiliaire pour remettre en état la base navale de Maizuru (démoli en 1957) et le SS40 capturé à Osaka est démoli sans avoir été utilisé par ses nouveaux propriétaires en raison d’un état matériel rendant son utilisation dangereuse.
Caractéristiques Techniques
Déplacement : standard 1524 tonnes pleine charge 1829 tonnes
Dimensions : longueur hors tout 96m (94m à la flottaison) largeur 10.2m tirant d’eau 3.6m
Propulsion : une turbine à engrenages deux chaudières Kampon 9500ch une hélice
Performances : vitesse maximale 22 noeuds distance franchissable 3700 miles nautiques à 18 noeuds
Capacité : quatre Dahaitsu et 260 tonnes de fret ou sept chars amphibies type 2 ou deux sous-marins de poche Ko-hyoteki ou six Kaiten/Kairyu
Radars divers
Armement : deux canons de 127mm, quinze canons de 25mm et dix-huit charges de profondeur
Equipage : 148 officiers et marins
Bâtiments de Débarquement type SB
Les bâtiments de débarquement type SB sont comparables aux T-1 mais plus petits et divisés en deux sous-types, les T-101 ou SBD à moteur diesel et les T-103 ou SBT à turbines.
Pas moins de 102 navires sont prévus mais seulement 64 sont achevés, 58 à turbines et 6 à diesels, ces navires étant partagés entre l’armée de terre (48 dont les 6 T-103) et la marine (16 T-101).
Ces soixante-quatre navires sont mis en service entre septembre 1952 et juin 1954. Quarante-six sont coulés (34 pour l’armée de terre et 12 par la marine), ne laissant que 4 navires à l’IJN et 14 pour l’armée de terre.
Ces navires sont parfois réutilisés par leurs nouveaux propriétaires mais la plupart sont rapidement feraillés car en mauvais état.
Caractéristiques Techniques des T-101
Déplacement : standard 965 tonnes 1026 tonnes aux essais
Dimensions : longueur hors tout 80.50m (75.5m flottaison) largeur 9.10m tirant d’eau 2.89m
Propulsion : trois diesels 1200ch trois hélices
Performances : vitesse maximale 13.4 noeuds distance franchissable 3000 miles nautiques à 13.4 noeuds
Capacité : 320 soldats, 26 tonnes de fret ou 13 chars type 95 ou 9 type 97 ou 7 type 2 ou 5 type 3 ou 250 tonnes de fret
Armement : un canon de 76.2mm, six canons de 25mm et six charges de profondeur
Equipage : 90 officiers et marins
Caracteristiques Techniques des T-103
Déplacement : standard 884 tonnes 1036 tonnes aux essais
Dimensions : longueur 80.50m (hors tout) 75m à la flottaison largeur 9.10m tirant d’eau 2.94m
Propulsion : une turbine à engrenages Kampon, deux chaudières Kampon 2500ch une hélice
Performances : vitesse maximale 16 noeuds distance franchissable 1000 miles nautiques à 16 noeuds
Capacité : 20 soldats, 26 tonnes de fret ou 13 chars type 95 ou 9 type 97 ou 7 type 2 ou 5 type 3 ou 250 tonnes de fret
Armement : un canon de 76.2mm, seize canons de 25mm, quatre mitrailleuses de 13.2mm et douze charges de profondeur
Equipage : 100 officiers et marins.
Chalands de Débarquement type Shohatsu
Trois exemplaires seulement de ces chalands de débarquement sur les vingt commandés ont été construits probablement en raison d’un modèle défectueux. Ils ont été utilisés en Chine et aucun n’à survécu au conflit. Un à été coulé par l’aviation américaine lors de l’opération Boxer, un deuxième s’est sabordé à Shanghaï peu avant la prise de la ville alors que le troisième à été victime d’une explosion accidentelle qui entraîna son naufrage à Hong Kong. Les épaves ont été relevées après guerre et démolies.
Caractéristiques Techniques
Déplacement : 4.4 tonnes Longueur 10.64m largeur 2.44m tirant d’eau 0.34m Vitesse maximale 7.5 noeuds distance franchissable 60 miles nautiques à 7.5 noeuds Capacité : 35 hommes ou 3.5 tonnes de charge Armement : une mitrailleuse Equipage : cinq hommes
Chalands de Débarquement type Daihatsu
Avant le déclenchement de la guerre du Pacifique, le Japon avait fait construire en très grand nombre (2500 exemplaires) les Daihatsu, des chalands de débarquement de 20 tonnes et de 14m de long. Le Japon en guerre, 1800 autres exemplaires sont produits avant de céder la place à partir de 1952 aux Moku Daihatsu de 15m (1140 exemplaires), aux Chuhatsu de 13m (trois exemplaires) et aux Toku Daihatsu (20 exemplaires) de 17m.
Ces chalands de débarquement sont comparables aux LCP/LCVP alliés mais le design de leur coque en font des navires plus marins que leurs homologues américains en particulier et occidentaux en général.
Ils furent les véritables bonnes à tout faire de la marine japonaise, servant principalement de transport de troupes et de matériel mais également de canonnière et de monitor côtier.
Il semble que certains ont également été modifiés comme embarcations suicides en cas d’invasion du Japon par les Etats-Unis mais aucune trace archivistique à été retrouvée, cette information doit donc être prise avec des pincettes.
Des embarcations de ce type ont été capturés par les alliés et souvent réutilisés quand leur état matériel le permettait.
Caractéristiques Techniques
Déplacement : 21 tonnes Dimensions : longueur 14.33m largeur 3.05m tirant d’eau 0.79m Propulsion : moteurs diesel Vitesse maximale 8 nœuds Distance franchissable 100 miles nautiques à 7.5 nœuds Capacité : Un char type 95 ou 70 soldats ou 10 tonnes de charge Armement : deux mitrailleuses ou deux canons de 25mm. Les canonnières embarquaient souvent un canon antichar et des mitrailleuses. Equipage : douze hommes