Les avions de l’aéronavale japonaise (3) : les avions torpilleurs
Avant-propos
L’invention au milieu du XIXème siècle de la torpille automobile bouleversa les conditions de la guerre navale en permettant sur le papier à un navire bien plus petit de détruire un navire beaucoup plus gros.
Cette nouvelle arme fruit de l’imagination d’un ingénieur austro-hongrois Giovanni Lupis et perfectionné par le britannique Robert Whitehead allait marquer le combat naval pendant plus de cinquante ans, le missile antinavire prenant ensuite le relais.
Cette arme était fragile et capricieuse mais terriblement efficace au point que le Japon en fit pour ainsi dire l’alpha et l’oméga de sa tactique navale. Avec ses destroyers aux équipages redoutablement entraînés, la marine japonaise montra l’efficacité de la torpille notamment dans le combat de nuit.
Et l’avion dans tout ça ? De prime abord la torpille semble être mal assortie à l’avion et pourtant dès le premier conflit mondial, la plupart des marines possèdent des avions-torpilleurs.
En 1915, les britanniques coulent à la torpille un transport de munitions turc, torpille lancée par un hydravion, développant ensuite le premier avion-torpilleur de l’histoire à savoir le Sopwith Cuckoo.

Soptwith Cuckoo
Dans ce secteur, le biplan va très longtemps faire de la résistance. Appareil lent à la vitesse de décrochage basse, le biplan pouvait lancer la torpille à basse vitesse pour éviter qu’elle se brise.
Il fallut donc du temps pour que le monoplan triomphe dans ce domaine comme il avait triomphé dans les secteurs de la chasse et du bombardement en piqué.
Comme dans tous les domaines, le Japon se montre pragmatique. Elle s’inspire dans un premier temps de ce qui se passe à l’étranger, copie et assimile pour obtenir ses propres avions, ses propres armes.
Le torpillage aéroporté ne fait pas exception et comme pour le reste de l’aéronavale japonaise, la mission Sempill va jouer un rôle clé dans la transmission d’informations et l’achats d’avions-torpilleurs britanniques.
Parmi ces avions, nous trouvons six Sopwith Cuckoo et deux Blackburn Swift, les huit premiers avions-torpilleurs de la marine japonaise qui ne tarde pas à passer à la construction nationale.
Le premier avion-torpilleur de conception et de construction nationale est le Mitsubishi type 10 ou 1TM, un triplane produit à seulement vingt exemplaires. Issu de l’imagination de Herbert Smith, le chef du bureau d’études de Sopwith, il à été conçu pour opérer à bord du porte-avions japonais Hosho.
Il effectue son premier vol en août 1922. Mis en service, il se révèle être trop difficile à maintenir en vol et incapable d’opérer depuis un porte-avions avec sa torpille ! L’appareil disparaît donc aussi vite qu’il était apparu, remplacé par le type 13.
Caracteristiques Techniques du Mitsubishi 1TM
Type : avion-torpilleur triplane embarqué Masse à vide 1370kg en charge 2500kg Longueur 9.78m Envergure 13.26m Hauteur 4.46m Motorisation : un Napier Lion de 450ch Vitesse maximale 209 km/h Plafond opérationnel 6000m Armement : une torpille de 457mm d’un poids de 800kg.
Connu aussi sous le nom de Mitsubishi B1M, l’avion d’attaque embarqué de la marine type 13 est aussi une création d’Herbert Smith qui dessina un biplan biplace qui effectua son premier vol en janvier 1923 avant d’être mis en service l’année suivante en 1924.
Trois versions de série sont ainsi successivement construites, versions logiquement désignées B1M1 (type 13-1), B1M2 (type 13-2) et B1M3 (type 13-3), cette dernière version ayant une configuration triplace.
Cet appareil connait son baptême du feu en 1932 lors de l’incident de Shanghai. 32 B1M sont ainsi engagés comme bombardiers depuis les porte-avions Kaga et Hosho, un appareil du Kaga étant abattu par un pilote américain au service du gouvernement américain, le dénommé Robert Short qui devint à cette occasion un héros posthume.
A partir de 1929, un certain nombre d’appareils en surplus ont été transformés en avions commerciaux avec une cabine fermée pour deux ou trois passagers ou du fret. L’appareil est remplacé par le Mitsubishi B2M à partir de mars 1932.

Mitsubishi B1M
Caractéristiques Techniques
Type : avion-torpilleur biplace Masse à vide 1442kg maximale au décollage 2697kg Longueur 9.77m Envergure 14.77m Hauteur 3.50m Motorisation : un moteur Napier Lion de 500ch Vitesse maximale 210 km/h plafond opérationnel 4500m Armement : deux mitrailleuses fixes de 7.7mm tirant vers l’avant, deux mitrailleuses montées en pivot en place arrière, une torpille de 18 pouces ou deux bombes de 240kg.
Le Mitsubishi B2M effectue son premier vol le 28 décembre 1929. Mis en service quasiment trois ans plus tard, il va être produit à 206 exemplaires. Il ne s’agit pas à proprement parlé d’un avion conçu de A à Z par les japonais mais une adaptation aux besoins japonais de l’avion-torpilleur Blackburn Rippon, avion connu chez Blackburn comme le Blackburn T.7B.
Ce dernier était un biplan triplace à structure à tubes métallique et revêtement en toile propulsé par un moteur Hispano-Suiza de 625ch. Ce modèle ayant convaincu la marine japonaise, un prototype parfaitement adapté aux besoins japonais est développé. Le prototype arrive au Japon en février 1930.
Trois autres prototypes ou avion de présérie selon les points de vue baptisés Mitsubishi 3MR4 sont produits par Mitsubishi avant l’adoption officielle de l’appareil sous le nom d’avion d’attaque embarqué de la marine type 89, le constructeur connaissant son avion comme le Mitsubishi B2M mais comme l’appareil ne donne pas réellement satisfaction, un successeur est vite mis en chantier.

Mitsubishi B2M
Caractéristiques Techniques
Type : avion-torpilleur triplace embarqué Masse à vide 2260kg en charge 3600kg Longueur 10.27m envergure 15.22m hauteur 3.71m Motorisation : un moteur Hispano-Suiza 12Lbr de 650ch Vitesse maximale 213 km/h distance franchissable 1779km plafond opérationnel 4500m Armement une mitrailleuse de 7.7mm tirant vers l’avant et une autre tirant vers l’arrière, une torpille de 800kg ou un poids équivalent de bombes
Dès 1933, un successeur au B2M est recherché, aboutissant au Yokosuka type 92 (B3Y1), l’appareil effectuant son premier vol à la fin de l’année 1933.
Bien que n’était pas vraiment populaire auprès de ses pilotes, les 257 B3Y1 sont utilisés jusqu’en 1938, participant aux premières opérations de la guerre sino-japonaise comme bombardier en l’absence d’une marine chinoise digne de ce nom.
La production est stoppée en 1936 et l’appareil progressivement retiré du service à partir de 1938, remplacé comme nous allons le voir par le B4Y1. Les derniers appareils cessent de voler en 1941 et aucun n’à survécu à la fournaise du second conflit mondial.

Yokosuka B3Y
Caractéristiques Techniques
Type : avion-torpilleur triplace Masse à vide 1850kg en chaege 3200kg Longueur 9.50m envergure 13.51m hauteur 3.73m Motorisation : un moteur en ligne Hiro type 91 de 600ch Vitesse maximale 219 km/h Armement une mitrailleuse de 7.7mm tirant vers l’avant et une autre tirant vers l’arrière, une torpille de 800kg ou 500kg de bombes
Son successeur, le Yokosuka type 96 (B4Y1) est le dernier avion-torpilleur biplan de la marine japonaise. Commandé en 1935, il va servir dans la marine japonaise de 1936 à 1944 quand le B5N «Kate» le remplace définitivement dans les unités de première ligne. Bien des années plus tard, quelques B4Y1 antédiluviens seront sortis des stocks pour des patrouilles anti-sous-marines.
Le Nakajima B5N est un élégant triplace utilisé aussi bien pour le torpillage, le bombardement horizontal et la reconnaissance. Mis en service en octobre 1938, il est aussitôt employé comme bombardier en Chine, connaissant des débuts difficiles, l’absence de protection rendant l’appareil extrêmement vulnérable. Il faudra des modifications importantes pour rendre l’appareil moins vulnérable aux coups.
Dès décembre 1939, un nouvel avion-torpilleur est demandé par la marine japonaise aboutissant au Nakajima B6N, un autre monoplan utilisé pour le bombardement, la reconnaissance et le torpillage.

Nakajima B6N
Comme pour le Suisei, le développement de l’avion-torpilleur fût long et difficile et ce n’est qu’en septembre 1946 que le Reizan est mis en service, rééquipant la majorité des unités de torpillage même si in fine environ un tiers des flottilles de torpillage disposaient encore de B5N.

Aichi B7A Ruysei
Le B6N ne sera pas le dernier avion-torpilleur développé par la marine japonaise. En effet, un nouvel appareil destiné aussi bien au bombardement en piqué qu’au torpillage sera mis au point, le Aichi B7A Ruysei, un appareil développé à partir de 1945 et censé à terme remplacer à la fois le B6N et le D4Y
Yokosuka B4Y
Le Yokosuka B4Y est le dernier avion-torpilleur biplan de la marine japonaise. A l’origine de cet appareil figure une demande faite en 1932 pour un nouvel avion-torpilleur embarqué destiné à remplacer le B3Y.
Aichi, Mitsubishi et Nakajima répondirent à l’appel à projet, chacun produisant un prototype mais aucun ne satisfit pleinement l’aéronavale japonaise qui lança un nouvel appel à projets en 1934.
Le bureau d’études de l’Arsenal aéronaval de Yokosuka proposa un biplan avec un train fixe et entièrement construit en métal, propulsé par un moteur radial. Comme le précédent, l’appareil était un triplace, le pilote à l’avant dans un cockpit ouvert et les deux autres (navigateur/opérateur radio-mitrailleur) dans un cockpit fermé à l’arrière.
Il effectue son premier vol en 1935. Sa mise au point est rapide puisque les premiers des 205 appareils produits sont mis en service en 1936.
Un an plus tard, le 12 décembre 1937, trois appareils sont impliqué dans la destruction de la canonnière américaine Panay mouillée sur le Yangtse à l’extérieur de Nankin.
En l’absence de marine chinoise, le B4Y fût davantage utilisé comme bombardier et avion d’attaque. Remplacé progressivement par le B5N, le B4Y fût définitivement retiré du service en 1944.
Sur les 205 appareils produits (cinq prototypes par Yokosuka, 37 par Nakajima, 135 par Mitsubishi et 28 par 11ème arsenal aérien de Hiro), 72 étant encore en état de vol lors du retrait de l’appareil. Stockés, ils sont remis en service à partir de 1952, non pas comme avions-torpilleurs mais comme avions ASM.
36 ou 48 appareils selon les sources furent ainsi engagés dans ces patrouilles avec quelques succès puisqu’il semble qu’au moins deux sous-marins américains ont été coulés par ces avions alors qu’ils opéraient au large des côtes japonaises. Aucun appareil n’à survécu au conflit.
Caractéristiques Techniques
Type : avion-torpilleur triplace embarqué
Masse à vide 2000kg en charge 3600kg
Dimensions : longueur 10.15m envergure 15m hauteur 4.36m
Motorisation : un moteur radial Nakajima Hikari-2 de 840ch
Performances : vitesse maximale 278 km/h distance franchissable 1575km plafond opérationnel 6000m
Armement : une mitrailleuse de 7.7mm type 92 monté dans le poste arrière, une torpille de 800kg ou 500kg de bombes.
Nakajima B5N

Nakajima B5N avec une bombe de 800kg. Il s’agit en réalité d’un obus de 410mm retravaillé
Comme nous l’avons vu en introduction, le biplan à longtemps fait de la résistance dans le domaine du torpillage. La fragilité de la torpille imposant une vitesse de lancement basse, le biplan était vu comme un appareil idéal.
Seulement voilà, ses performances stagnant à cause de son aérodynamisme, le biplan affichait une vulnérabilité toujours plus importante face à des chasseurs monoplans toujours plus rapides, puissants et bien armés.
Il fallait donc se résoudre à passer au monoplan et quand il fût question de remplacer le Yokosuka B4Y1, l’aéronavale japonaise adopta d’office la configuration monoplan.
Le développement du futur «Kate» commença dès 1935 quand la marine japonaise demande un appareil destiné à remplacer le type 96 (B4Y1).
Opposé au Mitsubishi B5M, le B5N effectua son premier vol en janvier 1937 et fût adopté peu après sous le nom de «bombardier d’attaque embarqué type 97».
Les premières unités furent équipées courant 1938 et en octobre de la même année, les premiers B5N furent engagés depuis le Soryu comme bombardiers au dessus de la Chine. Les débuts furent difficiles et délicats, le manque de protection des réservoirs faisant flamber les appareils comme de véritables torches.
Il fallu donc renforcer la protection mais pour ne pas perdre trop en vitesse, la marine japonaise demanda et obtint un moteur plus puissant pour le B5N2 ce qui limitait l’impact du renforcement de la protection qui restait globalement médiocre mais comme on ne pouvait guère espérer mieux, la marine japonais s’en contenta.
Quand le Japon entre en guerre en mars 1950, les B5N1 produits à 250 exemplaires ont tous été retirés du service et transformés pour 72 d’entre-eux en appareils d’entrainement (B5N1-K), les autres sont stockés et seront remis en service au printemps 1954 comme avions kamikazes.
Seul le B5N2 est donc encore en service. Produit à 975 exemplaires, cet appareil mieux protégé, disposant d’un moteur plus puissant est cependant en passe d’être retiré du service quand la guerre éclate. Seulement 450 appareils sont encore en service, les autres étant stockés.
Si une partie des appareils stockés à été cannibalisée, 120 appareils sont encore disponibles à la fin du conflit. En l’absence de porte-avions, ces appareils sont souvent utilisés depuis la terre pour des missions d’attaque, de reconnaissance mais aussi dans les missions kamikazes.
1125 Kate sont donc sortis des chaines de montage quand le conflit se termine mais aucun n’appareil n’à survécu aux tourments de la guerre et tous les appareils exposés dans les musées sont des reconstitutions plus ou moins fidèles.
Caractéristiques Techniques
Type : Triplace embarqué de torpillage
Masse : à vide 2279kg en charge 3800kg maximale au décollage 4100kg
Dimensions : longueur 10.30m envergure 15.52m hauteur 3.70m
Motorisation : un moteur radial Nakajima Sakae 11 de 1000ch
Performances : vitesse maximale 378 km/h distance franchissable 1992km plafond opérationnel 8260m
Armement : une mitrailleuse de 7.7mm type 92 (Lewis) en position arrière et deux mitrailleuses de 7.7mm type 97 dans les ailes. Une torpille type 91 ou une bombe de 800kg sous le fuselage ou deux bombes de 250kg sous les ailes à moins qu’on ne préfère six bombes de 132kg.
Mitsubishi B5M
Le Mitsubishi B5M ou avion d’attaque embarqué type 97 n°2 à été le perdant du Nakajima B5N, le futur «Kate». Lui aussi à été conçu comme un bombardier-torpilleur triplace embarqué mais au final sa production se limita à 125 exemplaires destinés à être employés à terre.
Cependant sa carrière fût courte puisqu’au printemps 1942, l’aéronavale japonaise prit la décision de ne conserver dans ses unités d’attaque que des G3M et des G4M, des bombardiers bimoteurs, reléguant le B5M à des taches secondaires comme le transport, la liaison, le remorquage de cibles…… . Les derniers appareils encore en état de vol seront sacrifiés lors d’opérations kamikazes ce qui fait qu’aucun appareil n’à survécu jusqu’à nos jours.
Caractéristiques Techniques
Type : avion-torpilleur triplace
Masse maximale au décollage 4000kg
Dimensions : longueur 10.23m envergure 15.3m hauteur 4.32m
Motorisation : un moteur Mitsubishi MK8 Kinsei-43 de 1000ch
Performances : vitesse maximale 379 km/h distance franchissable 2350km plafond opérationnel 8260m
Armement : deux mitrailleuses de 7.7mm type 97 tirant vers l’avant dans les ailes, une mitrailleuse de 7.7mm type 92 en poste arrière, une torpille ou plus de 1000kg de bombes.
Nakajima B6N Tenzan
Comme nous venons de le voir, les premiers retours d’expérience de l’utilisation au combat du B5N1 démontrèrent une grande vulnérabilité aux coups de l’ennemi. C’est bien simple, les avions à peine touchés flambaient comme des torches. Des modifications furent décidées,aboutissant au B5N2 mais la protection restait médiocre.
Es-ce la raison pour laquelle le développement d’un nouvel avion-torpilleur est décidé en décembre ? Probablement pas exclusivement mais il est clair que cela à joué.
C’est donc en décembre 1939 que commence le développement d’un nouveau bombardier-torpilleur triplace destiné à remplacer le B5N dans des missions de bombardement horizontal, de torpillage mais aussi de reconnaissance.
Les demandes de la marine japonaise étaient les suivantes : un avion triplace à aile baisse cantilever, une construction entièrement en métal, une vitesse maximale de 460 km/h, une vitesse de croisière de 370 km/h, une distance franchissable de 1900km avec une charge militaire de 800kg ou une distance franchissable de 3837km sans armement.
Deux prototypes sont officiellement commandés en septembre 1941, le premier prototype effectuant son premier vol le 14 mai 1942 mais s’écrase dix jours plus tard (défaillance moteur, pilote tué) alors que le deuxième prototype qui décolle pour la première fois le 9 octobre 1942 est immobilisé au sol suite à la découverte de criques sur les ailes suite à des défauts de construction.
Deux autres prototypes modifiés sont commandés en novembre 1942 et livrés en avril 1943. Les essais sont menés à bien mais l’appareil ne va être mis en service qu’en septembre 1946 suite à des problèmes d’industrialisation et de production.
Voilà pourquoi quand le Japon entre en guerre en mars 1950, le B6N n’à pas remplacé tous les B5N2 en service.
Après la production de quatre prototypes baptisés B6N1, la première version de série baptisée B6N2 est produite à 850 exemplaires avant qu’une version améliorée baptisée B6N3 lui succède sur la chaîne de montage, cette version étant produite à 750 exemplaires avant que 150 B6N4 ne soit produits, portant la production totale à 1750 appareils.
Participant à tous les combats, le Tenzan est utilisé pour la reconnaissance, le bombardement horizontal _en mer comme à terre_ et surtout le torpillage.
Il connait d’abord des succès importants mais comme le reste de l’aéronavale japonaise il va vite souffrir sous les coups de la chasse alliée et surtout américaine. Tout comme d’autres avions, le Tenzan va être utilisé comme avion-kamikaze.
Un seul appareil à été récupéré par les américains après la capitulation japonaise. Il à été testé aux Etats-Unis puis exposé dans une musée de l’air de l’Ohio. Il est actuellement en pleine restauration.
Caractéristiques Techniques
Type : triplace de torpillage embarqué
Masse : à vide 3010kg en charge 5200kg maximale au décollage 5650kg
Dimensions : longueur 10.87m envergure 14.8çm hauteur 3.80m
Motorisation : un moteur radial Mitsubishi Kasei 25 de 1850ch entrainant une hélice tripale
Performances : vitesse maximale 481 km/h à 4900m vitesse de croisière 333 km/h distance franchissable 3046km plafond opérationnel 9040m
Armement : une mitrailleuse de 7.7mm type 92 en place arrière et une mitrailleuse du même type dans un tunnel ventral; une torpille ou 800kg de bombes (une de 800kg ou une de 500kg ou deux de 250kg)
Aichi B7A Ruysei
Au milieu des années quarante, les américains s’interrogèrent sur l’utilité de la dichotomie bombardier en piqué/avion-torpilleur. Cette remise en question s’expliquait à la fois par des questions logistiques mais également l’évolution des prédateurs de ces avions à savoir la chasse et la DCA, des prédateurs toujours plus puissants.
Ils décidèrent de fusionner les deux catégories en demandant un avion d’attaque monoplace pour remplacer le Helldiver et l’Avenger, cette demande aboutissant au Martin Mauler et au Douglas Skyraider.
Les japonais n’allèrent pas aussi loin mais en 1945, l’aéronavale nippone demanda un biplace polyvalent destiné à remplacer à la fois le B6N et le D4Y, appareils qui connaissant d’importants problèmes de mise au point.
Deux prototypes sont commandés en septembre 1946, les deux B7A1 effectuent leurs premiers vols respectivement le 14 mars et le 29 août 1947. Le développement se passe relativement bien et s’accélère avec la commande de douze appareils de pré-série livrés à l’été 1948.
Des unités sont mises sur pied à temps pour participer au conflit mais comme elles sont composées de pilotes novices, l’amirauté hésite à les utiliser en première ligne, préférant attendre quelques semaines, envoyant ces «Marie-Louise» pour relever des unités décimées ou des unités de vétérans.
Ces unités connaissent leur baptême du feu à la fin de la campagne des Salomons où elles subissent des lourdes pertes à la fois en raison de l’inexpérience des pilotes mais également à cause de problèmes de protection et des problèmes moteurs.
Cela entraîne l’arrêt de la production en janvier 1952 après la production de seulement 250 B7A2 sur les 700 commandés initialement.
Après de nombreuses modifications, la production du Ruysei reprend en septembre 1952. La nouvelle version baptisée B7A3 est produite jusqu’en décembre 1953 à 450 exemplaires quand la production cesse définitivement au profit de chasseurs, le Japon étant irrémédiablement placé sur la défensive.
Au final ce sont donc seulement 700 B7A qui sont sortis des chaines de montage et contrairement aux plans initiaux, ils n’ont pas remplacé les D4Y et les B6N mais ont été employés à leurs côtés pour le bombardement, le torpillage, la reconnaissance, la coopération et les opérations kamikazes.
Quand les américains débarquent au Japon pour l’occuper à la fin du mois d’août, douze B7A sont capturés sur différents aérodromes. Après inspection, seulement quatre sont en état de vol. les huit autres sont cannibalisés et les épaves détruites.
Les quatre appareils récupérés (trois B7A2 et un B7A3) sont ramenés aux Etats-Unis, évalués puis cédés à des musées pour trois d’entre-eux, le B7A3 s’écrasant lors d’un vol d’essais (pilote tué). Les trois appareils sont toujours visibles dans les musées où ils sont arrivés en 1956.
Caractéristiques Techniques
Type : avion d’attaque biplace embarqué
Masse : à vide 3810kg en charge 5625kg maximale au décollage 6500kg
Dimensions : longueur 11.49m envergure 14.40m hauteur 4.07m
Motorisation : un moteur radial Nakajima NK9C Homare 12 18 cylindres de 1825ch entraînant une hélice quadripale
Performances : vitesse maximale 567 km/h distance franchissable 3038km plafond opérationnel 11250m
Armement : deux canons de 20mm type 99 dans les ailes avec 120 coups chacun, une mitrailleuse de 7.92mm type 1 ou une type 2 de 13mm dans le poste arrière avec soit 2500 ou 750 cartouches, 800kg de bombes ou une torpille d’un poids équivalent.