NAVIRES LEGERS
Avant-propos
Tout le monde connait la fable de La Fontaine «Le Lion et le Rat» et sa maxime finale «On à toujours besoin d’un plus petits que soit». La marine de guerre n’échappe pas à cette maxime et de tout temps, aux côtés des navires majeurs, des capital ship on trouvait de petits navires destinés à les soutenir et à assurer des missions qu’ils ne pouvaient assurer efficacement.
Par exemple du temps de la marine à voile, les lourdes escadres de navires de ligne, de galions, les forêts de mats et de voiles étaient assistés par des navires plus manoeuvrants et surtout plus facile à armer, des navires appelés bricks, frégates, goelettes, flutes….. .
Ces navires étaient destinés à protéger le commerce, à faire la guerre au commerce ennemi, à assurer les liaisons, à effectuer des missions de présence.
Le passage du bois et de la voile à la vapeur et à l’acier ne changea pas cet axiome. Seuls les noms changèrent mais il y avait toujours aux côtés des cuirassés et des monitors des avisos, des canonnières pour montrer le pavillon sur tous les océans du globe.
Durant le premier conflit mondial, l’irruption du sous-marin entraîna l’apparition de navires légers spécialisés dans la lutte anti-sous-marine et la protection des convois, des navires appelés canonnières ou avisos selon les pays.
Le Japon participe à la guerre en Méditerranée avec des destroyers mais ne construisirent pas de navires dédiés à la lutte anti-sous-marine. Difficile de comprendre pourquoi. On peut y voir un dédain vis à vis des navires défensifs dans une marine imprégnée par un esprit ultra-offensif.
Des torpilleurs sont cependant construits mais ils sont davantage destinés à attaquer la flotte ennemie qu’à protéger des navires marchands. Pourtant le Japon une fois son empire acquis aurait du ramener au pays les ressources conquises. Pourquoi ne pas avoir prévu un système de convois avec des escorteurs ?
En septembre 1939, le Japon dispose de quatre torpilleurs de classe Chidori et de huit torpilleurs de classe Otori, douze malheureux navires.

Le torpilleur Chidori
Entre septembre 1939 et mars 1950, cinq torpilleurs de classe Kumataka et vingt-six escorteurs répartis en trois classes (quatre Shimushu, 14 Etorofu et 8 Mikura) sont construits portant le nombre de navires d’escorte à quarante-trois , un chiffre dramatiquement insuffisant si on prend compte l’étendue des lignes de communication (2996km entre Tokyo et Manille, 4325km entre Tokyo et Saïgon, 5316km entre Tokyo et Singapour 5779km entre Tokyo et Batavia) et sur le fait que les destroyers vont être employés ailleurs, loin de la protection des pourtant précieux cargos et pétroliers.
Quand le Silent Service se lança dans une guerre au commerce, le Japon se rend compte de son infériorité. La marine impériale réarme de vieux destroyers transformés en escorteurs mais ces navires manquent d’un sonar efficient et de grenades ASM efficaces, la profondeur d’explosion étant réglée bien au dessus de la profondeur où opéraient les Fleet Submarine.
Surtout le Japon manque d’une doctrine efficace dans le domaine de l’escorte et de la protection des convois et enfin est incapable de remplacer les escorteurs visés par les sous-marins américains mais également victime de l’aviation, des mines ou de leurs homologues alliés.
Des commandes massives d’escorteurs sont bien passées mais le manque d’équipage, d’acier pour les construire rend illusoire l’idée d’achever ses grands programmes (et je ne parle même pas de la pénurie de pétrole).

Le Matsu à la mer
Les rares Matsu et Tachibana achevés ne pourront que limiter les dégâts mais seront incapables de stopper l’hémorragie provoquée par les fleet submarine bien aidés par l’aviation, les mines et les navires de surface.
Des vedettes lance-torpilles vont également être construites mais en petit nombre. Quelques S-Boot seront bien acheminées d’Allemagne pour être copiées mais faute de moyen et/ou de conviction, la marine japonaise ne disposera jamais de flottilles de vedettes lance-torpilles en nombre suffisant pour s’opposer aux MTB américaines notamment dans les Salomons.
Comme dans le domaine de l’escorte, la marine japonaise réagira de manière brutale en réclamant des commandes massives mais entre demander et obtenir il y à un gouffre que l’anémique industrie japonaise sera incapable de combler, industrie victime d’un manque de ressources, de main d’oeuvre et bientôt des bombardements américains.
Dans le domaine des navires légers, il faut ajouter les navires chargés de la guerre des mines qu’il s’agisse des mouilleurs des mines ou des dragueurs de mines, les seconds détruisant les mines mouillés par les premiers.
Dans le domaine du mouillage de mines, le Japon comme les autres marines majeures va s’équiper de mouilleurs de mines spécialisés, des navires destinés à créer de vastes champs de mines à vocation défensive, les mouillages offensifs étant plus du ressort des sous-marins et des avions.
On trouve le Itsukushima mis en service en 1929, le Shirataka mis en service en 1929, le Yaeyama mis en service en 1932, le Okinshima en 1936 et le Tsugaru mis en service en 1941,
A ces unités isolées s’ajoute des classes de mouilleurs de mines comme la classe Hatsutaka composés de quatre navires mis en service au cours des années quarante (Hatsutaka Aotaka Wakataka Asadori), les deux Tsubane (Tsubane Kamone) mis en service en 1929 et les trois Natsushima (Natsushima Nasami Sarushima) mis en service en 1933.
Quatorze mouilleurs de mines sont donc en service en mars 1950. Durant le conflit, des mouilleurs de mines de classe Sokuten seront construits même si sur les 41 navires envisagés initialement, seulement 26 seront effectivement commandés et 15 mis en service moins pour le mouillage de mines que pour des missions de transport.
Pour le dragage de mines, la marine japonaise va faire construire une série de dragueurs de mines déplaçant entre 500 et 648 tonnes, des navires bien armés pouvant être utilisés comme escorteurs de fortune. 48 navires sont ainsi construits entre 1922 et 1948. Durant la guerre, une vingtaine de navires supplémentaires est construite, navires accompagnés par des chalutiers réquisitionnés.
En dépit de cet effort, les japonais auront du mal à empêcher les américains à mouiller des mines par des navires de surface, des sous-marins et des avions. Le manque de carburant, les mines et les sous-marins américains vont être à l’origine de la paralysie de la flotte japonaise dans ses ports.
On trouve également des canonnières, destinées aussi bien à opérer sur les fleuves qu’à proximité des côtes pour des missions de présence et d’escorte avec un succès tout relatif surtout pour la deuxième mission.
Torpilleurs classe Chidori

Le Chidori
Avant-propos
Au début du siècle, la marine japonaise distingue des destroyers de 1ère et de 2ème classe, les premiers étant destinés à opérer en haute mer et les seconds destinés à opérer davantage à proximité des côtes.
Après le premier conflit mondial, les destroyers prennent du poids et la distinction 1ère/2ème classe disparaît (un peu comme la France qui avant le premier conflit mondial fusionne torpilleurs et contre-torpilleurs) au profit d’un type unique de destroyers, un navire déplaçant 1600/2000 tonnes avec un armement de canons de 127mm et de torpilles de 533/610mm.
Il faut attendre le début des années trente pour que de nouveaux torpilleurs apparaissent dans les rangs de la Nihon Kaigun.
C’est l’acte de naissance de la classe Chidori, des navires d’un faible déplacement (544 tonnes standard), ce faible déplacement s’expliquant par une clause du traité de Washington (1922) qui ne limite pas la construction de navires d’un déplacement maximal de 600 tonnes.
Plusieurs pays vont imaginer construire de grands nombres de navires légers de 600 tonnes espérant ainsi augmenter à peu de frais leur flotte mais ce choix connaîtra ses limites. Les Melpomène français se révéleront peu réussis et les Chidori connaîtront de sérieux problèmes de stabilité au point que le Tomozuru finira par chavirer à cause d’une surcharge dans les hauts !
Cette surcharge comme nous l’avons déjà vu s’explique par la volonté des japonais de compenser l’infériorité quantitative face à l’US Navy par une supériorité qualitative, chaque navire japonais devant être intrinséquement supérieur à leur homologue américain au risque que la perte d’une unité handicape davantage les japonais que les américains.
Initialement il était prévu vingt navires de classe Chidori mais au final seulement quatre seront construits, les seize unités annulées devant être construits selon un nouveau modèle, la future classe Odori mais cette classe ne sera finalement construite qu’à huit unités.
Carrière opérationnelle
Les dates clés
-Le Chidori est mis sur cale à l’Arsenal de Maizuru le 13 octobre 1931 lancé le 1er avril 1933 et mis en service le 20 novembre 1933. Après le chavirage du Tomozuru (12 mars 1934), le torpilleur est modifié et la mise en service effective n’à lieu qu’en novembre 1934.
-Le Manazuru est mis sur cale aux chantiers navals Fujinagata le 22 décembre 1931 lancé le 11 juillet 1933 et mis en service théoriquement le 31 janvier 1934 mais suite au chavirage du Tomozuru, il est modifié en profondeur pour améliorer la stabilité et ce n’est qu’en novembre 1934 que sa mise en service peut être considérée comme effective.

Le Tomozuru le plus connu des torpilleurs japonais mais pas vraiment pour ses capacités militaires ou sa carrière opérationnelle
-Le Tomozuru est mis sur cale à l’Arsenal de Maizuru le 11 novembre 1932 lancé le 1er octobre 1933 et mis en service le 24 février 1934.
Le 12 mars 1934, il participe à des exercices avec le Chidori et un croiseur léger. Le temps se dégrade au cours des manœuvres, obligeant les trois navires à se mettre à l’abri. Si le Chidori et le croiseur léger parviennent au port, le Tomozuru n’y parvient pas.
En effet il à brutalement chaviré suite à une surcharge dans les hauts. C’est la quille en l’air que le torpilleur léger est ramené au port.
Le bilan est lourd : 100 morts, seuls 13 marins ont survécu à ce naufrage qui sert de leçon aux architectes navals nippons : les lois de la physique ne peuvent être bafouées. Réparé le Tomozuru est remis en service en mai 1935.
-Le Hatsukari est mis sur cale aux chantiers navals de Fujinagata le 6 avril 1933 lancé le 19 décembre 1933 et mis en service le 15 juillet 1934.
Service actif
En 1937, les quatre navires de classe Chidori sont regroupés au sein de la 21ème flottille de torpilleur, participant aux combats autour de Shanghai dans le cadre de la deuxième guerre sino-japonaise.
Opérant en Chine jusqu’en 1945, ils sont ensuite redéployés à Formose, ayant Kaoshiung comme base opérationnelle.
En janvier 1950, la 21ème flottille est dissoute et les quatre torpilleurs vont opérer en solitaire pour des missions de patrouille et d’escorte.
Le Hatsukari est coulé par l’aviation américaine lors de la campagne des Salomons en mai 1951 (deux bombes) suivi par le Tomozuru qui saute sur une mine au large de Kaoshiung en juin 1953.
Le Chidori est torpillé par un sous-marin américain au large de Manille en septembre 1952 alors que le Manazuru survit au conflit, étant capturé par les français à Saigon en juin 1953.
Remis en état, il est utilisé comme transport et patrouilleur au large des côtes du Vietnam, participant à la première guerre du Vietnam sous les couleurs de la marine vietnamienne de 1960 à 1964, date de son désarmement après trente ans de carrière. Il est démoli dans l’enceinte de l’ancien Arsenal d’Indochine à Saïgon.
Caractéristiques Techniques
Caractéristiques Initiales
Déplacement : standard 544 tonnes pleine charge 750 tonnes
Dimensions : longueur hors tout 82m (79m à la flottaison) largeur 7.40m tirant d’eau 2.50m
Propulsion : deux turbines à engrenages Kampon alimentées en vapeur par deux chaudières Kampon développant 11000ch et entraînant deux hélices
Performances : vitesse maximale 30 nœuds distance franchissable 3000 miles nautiques à 14 nœuds
Armement : trois canons de 127mm (un affût double et un affût simple) une mitrailleuse de 12.7mm, quatre tubes lance-torpilles de 533mm avec huit torpilles, neuf charges de profondeur
Equipage : 120 officiers et marins
Caractéristiques après reconstruction
Déplacement : standard 610 tonnes pleine charge 828 tonnes
Dimensions : longueur hors tout 82m (79m à la flottaison) largeur 7.40m tirant d’eau 2.38m
Propulsion : deux turbines à engrenages Kampon alimentées en vapeur par deux chaudières Kampon dévellopant 11000ch et entrainant deux hélices
Performances : vitesse maximale 28 nœuds distance franchissable 1600 miles nautiques à 14 nœuds
Armement : trois canons de 120mm (trois affûts simples) une mitrailleuse de 13.2mm, deux tubes lance-torpilles de 533mm, neuf charges de profondeur
Durant le conflit, les quatre Chidori voit leur armement à nouveau modifié avec deux canons de 120mm,dix canons antiaériens de 25mm, deux tubes lance-torpilles de 533mm et 48 charges de profondeur.
Equipage : 120 officiers et marins
Torpilleurs classe Otori
Avant-propos
Les huit torpilleurs de classe Otori sont issus des Chidori. Comme nous l’avons vu dans la partie précédente, les Chidori se sont révélés dangereusement surchargés, le Tomozuru chavirant en mars 1934 (100 morts).
En conséquence, les japonais décidèrent de stopper la construction des Chidori au profit d’un nouveau modèle. Initialement, il était prévu seize torpilleurs type Odori mais au final seulement huit navires seront construits, les huits derniers formant une nouvelle classe, la classe Kumataka.
Carrière opérationnelle
Les dates clés

Le Hayabusa
-L’Otori est mis sur cale à l’Arsenal de Maizuru le 25 avril 1935 lancé le 10 octobre 1936 et mis en service le 14 mars 1937.
-Le Hiyodori est mis sur cale aux chantiers navals d’Ishikawajima le 25 octobre 1935 lancé le 20 décembre 1936 et mis en service le 8 octobre 1937.
-Le Hayabusa est mis sur cale à l’Arsenal de Yokohama le 28 octobre 1935 lancé le 7 décembre 1936 et mis en service le 27 septembre 1937.
-Le Kasagi est mis sur cale aux chantiers navals d’Osaka le 18 octobre 1935 lancé le 15 janvier 1937 et mis en service le 17 octobre 1937.
-Le Kiji est mis sur cale aux chantiers navals Mitsui Engineering & Shipbuilding de Tamano le 26 janvier 1937 lancé le 31 juillet 1937 et mis en service le 14 janvier 1938.
-Le Kari est mis sur cale à l’Arsenal de Yokohama le 20 janvier 1937 lancé le 20 septembre 1937 et mis en service le 15 mai 1938.
-Le Sagi est mis sur cale aux chantiers navals Harima le 30 janvier 1937 lancé le 31 juillet 1937 et mis en service le 8 juillet 1938.
-Le Hato est mis sur cale aux chantiers navals d’Ishikawajima le 25 janvier 1937 lancé le 7 août 1937 et mis en service le 12 août 1938.
Carrière opérationnelle
Les huit navires sont toujours en service en mars 1950. Quatre d’entre-eux sont engagés en Indochine pour contrer les quatre torpilleurs de classe Le Fier des FNEO.
L’Otori est d’ailleurs coulé le 27 mars 1950 lors d’un affrontement contre le Savoyard qui est si gravement endommagé qu’il devra être sabordé par son équipage. Les trois autres navires concernés (Hayabusa Kasagi Hato) s’en sortent indemne de cette campagne.
Le Hiyodori et le Kiji sont engagés en Malaisie, le premier étant endommagé par des batteries côtières britanniques alors que le second l’est légèrement par l’aviation néerlandaise mais les deux navires survivent à cette phase du conflit.
Les Kari et Sagi eux sont engagés dans la campagne des Philippines. Le Kari saute sur une mine le 17 avril 1950 et sombre en quelques minutes.
Il ne reste donc que six Otori en service à la fin de la première phase de la guerre (février 1951). Ces six navires vont participer à la campagne des Salomons au cours de laquelle le Hato est torpillé par un sous-marin américain.
Le Sagi est lui perdu au cours de la campagne de Nouvelle-Guinée, coulé par l’aviation américaine lors d’une mission d’interdiction navale (deux bombes de 227kg et des roquettes de 127mm) alors que le Kiji est torpillé par un sous-marin lors d’une mission d’escorte, un convoi reliant le Japon à la Chine.
Le Hiyodori est coulé par des destroyers américains lors du volet formosan de l’opération Boxer alors que le Hayabusa saute sur une mine au large de Yokosuka en juillet 1954. Quand au Kasagi déployé à Haïphong, il est capturé par les français en octobre 1953. En très mauvais état, il est sabordé en haute-mer en mars 1955.
Caractéristiques Techniques
Déplacement : standard 840 tonnes pleine charge 960 tonnes
Dimensions : longueur 88.5m (hors tout) 85m (flottaison) largeur 8.18m tirant d’eau 2.76m
Propulsion : deux turbines à engrenages Kampon alimentées en vapeur par deux chaudières Kampon développant 19000ch et entraînant deux hélices
Performances : vitesse maximale 30.5 nœuds distance franchissable 4000 miles nautiques à 14 nœuds
Armement : trois canons de 120mm en affûts simples, un canon de 40mm Vickers, une mitrailleuse de 13mm, une plate-forme triple lance-torpilles avec trois torpilles, deux paravanes (déminage).
Au cours du conflit, l’armement évolua avec à la fin du conflit deux canons de 120mm, douze canons de 25mm, un plate-forme triple lance-torpilles et 48 charges de profondeur
Equipage : 129 officiers et marins
Torpilleurs classe Kumataka
Avant-propos
Les cinq torpilleurs de classe Kumataka sont une version améliorée des Otori, plus grands et mieux armés, ils ont été partiellement conçus pour contrer le déploiement en Extrême-Orient de quatre torpilleurs légers de classe Le Fier mais il serait réducteur de penser que les japonais ont construit une classe de navires pour le déploiement de quatre torpilleurs.
Leur construction est décidée à l’automne 1945, la commande de huit navires passée en mars 1946.
Ils déplacent près de 1000 tonnes, filent à 30 nœuds avec un armement composé de deux canons de 127mm en affûts simples, d’une DCA légère importante, de deux plate-formes triples de 610mm sans recharge et d’armes ASM.
Initialement, huit autres navires auraient du être commandés mais au final, cette commande ne se concrétise pas. Il faudra attendre le programme de guerre pour que des navires légers de combat comparables soient commandés pour tenter de stopper l’offensive du Silent Service.
Carrière opérationnelle
-Le Kumataka est mis sur cale aux chantiers navals d’Ishikawajima le 8 octobre 1946 lancé le 2 juillet 1947 et mis en service le 5 mai 1948.
-Le Yamidori est mis sur cale aux chantiers navals d’Osaka le 14 février 1947 lancé le 2 décembre 1947 et mis en service le 2 septembre 1948.
-Le Mizutori est mis sur cale aux chantiers navals d’Osaka le 14 février 1947 lancé le 2 décembre 1947 et mis en service le 2 septembre 1948.
-Le Umidori est mis sur cale à l’Arsenal de Maizuru le 12 juillet 1947 lancé le 8 juin 1948 et mis en service le 14 mars 1949.
-Le Komadori est mis sur cale à l’Arsenal de Maizuru le 12 juillet 1947 lancé le 8 juin 1948 et mis en service le 14 mars 1949.
Tous opérationnels quand le conflit éclate en mars 1950, ces cinq torpilleurs sont engagés dans les différents volets de l’offensive japonaise, assurant notamment la protection des navires de soutien japonais ce qui n’empêche pas les pertes, le Komadori étant coulé par le Coastal Command au large de Singapour en décembre 1950.
Les Umidori et Yamidori sont coulés lors de la campagne des Salomons, le premier par des vedettes lance-torpilles américaines le 7 avril 1951, le second suite à une mine en septembre de la même année.
Le Mizutori est torpillé au large d’Okinawa par un sous-marin américain le 17 mars 1952 alors que le Kumataka est coulé par l’aviation embarquée américaine lors de la bataille de la mer de Corail les 4 et 5 février 1952.
Carrière opérationnelle
Déplacement : standard 960 tonnes pleine charge 1125 tonnes
Dimensions : longueur 92m (hors tout) 89m (flottaison) largeur 8.18m tirant d’eau 2.76m
Propulsion : deux turbines à engrenages Kampon alimentées en vapeur par deux chaudières Kampon développant 19000ch et entraînant deux hélices
Performances : vitesse maximale 29 nœuds distance franchissable 4000 miles nautiques à 14 nœuds
Armement : deux canons de 127mm en affûts simples (un affût avant et un affût arrière), 12 canons de 25mm en quatre affûts triples, deux plate-formes triples de 610mm avec six torpilles, 32 charges de profondeur
Equipage : 129 officiers et marins
Escorteurs classe Shimushu
Avant-propos
Dans mon introduction, j’ai dit à plusieurs reprises que les japonais avaient totalement négligé l’escorte de convois, la production de navires légers.
C’est vrai, l’exploitation de l’empire, la protection des voies de communication à été totalement négligée ce qui n’empêche pas la marine japonaise de construire des «escorteurs» en nombre limité comme les quatre unités de classe Shimushu.
Ces navires appelés Kaibokan (escorteurs océaniques Kai = mer Bo = défense Kan = navire) sont des navires d’environ 900 tonnes, assez lents (20 nœuds) mais une distance franchissable appréciable avec 6017 miles nautiques à 16 nœuds. L’armement est composée d’une puissante DCA et d’un armement ASM important.
Carrière opérationnelle
Le Shimushu est mis sur cale le 29 novembre 1938 lancé le 13 décembre 1939 et mis en service le 30 juin 1940.
Le Kunashiri est mis sur cale le 1er mars 1939 lancé le 6 mai 1940 et mis en service le 3 octobre 1940
Le Ishigaki est mis sur cale le 15 août 1939 lancé le 10 avril 1940 et mis en service le 15 février 1941.
Le Hachijo est mis sur cale le 3 août 1939 lancé le 10 avril 1940 et mis en service le 31 mars 1941.
Ces quatre navires sont toujours en service en mars 1950. le Shimushu capturé en Mandchourie par les soviétiques en juillet 1954 est utilisé par la marine soviétique jusqu’en 1960, les Kunashiri et Ishigaki sont coulés durant le conflit (le premier par l’aviation américaine dans les Salomons, le second par une mine au large de Formose) alors que le Hachijo est saisi par les américains à Sasebo en août 1954. Il est coulé comme cible en mars 1955.
Caractéristiques Techniques
Déplacement : standard 874 tonnes pleine charge 1040 tonnes
Dimensions : longueur 77.7m largeur 9.1m tirant d’eau 3.05m
Propulsion : deux moteurs diesels de 2100ch chacun deux hélices
Performances : vitesse maximale 19.7 nœuds distance franchissable 6017 miles nautiques à 16 nœuds
Armement : deux canons de 120mm en affûts simples, douze canons de 25mm, six lanceurs de charges de profondeur et un mortier de 80mm avec plus de 60 charges de profondeur
Equipage : 150 officiers et marins
Escorteurs classe Etorofu

L’Etorofu
Les quatorze navires d’escorte de classe Etorofu sont issus des Shimushu, une version améliorée avec notamment un meilleur équipement ASM. Les dimensions et les déplacements sont similaires.
Les quatorze escorteurs de classe Etorofu sont mis en service entre 1942 et 1944 (en 1942 pour les Etorofu Hirato Tsushima Fukae, en 1943 pour les Matsuwa Mutsure Sado Oki et en 1944 pour les Manju Kanju Iki Amakusa Wakamiya Kasado)
Tous en service en mars 1950, ces quatorze navires vont tenter de protéger les cargos et les pétroliers japonais contre les sous-marins et les avions américains. Leur armement évolue d’ailleurs avec la perte d’un canon de 120mm pour augmenter le nombre de canons de 25mm qui passe sur certaines unités de quatre à seize.
Sur les quatorze navires construits, huit sont coulés, trois par l’aviation (Etorofu, Tsushima,Kasado), deux par des mines (Hirato Fukae) et trois par les sous-marins (Matsuwa Oki), les autres survivants au conflit.
Si les Mutsure et Sado capturés par les américains et coulés comme cible au printemps 1955, les Manju et Kanju capturés à Batavia sont réutilisés par la marine néerlandaise jusqu’en 1960 quand ils sont cédés à la jeune marine indonésienne qui va les utiliser jusqu’en 1975.
Le Iki est cédé à l’URSS (utilisé jusqu’en 1957 date de sa destruction dans un incendie accidentel à Vladivostok), l’Amakusa et le Wakamiya capturés en Chine étant réutilisés par la marine chinoise.
Caractéristiques Techniques de la classe Etorofu
Déplacement : 884 tonnes
Dimensions : longueur 77.7m largeur 9.1m tirant d’eau 3.05m
Propulsion : deux moteurs diesels de 2100ch entrainant deux hélices
Performances : vitesse maximale 19.7 nœuds distance franchissable 8000 miles nautiques à 16 nœuds
Armement : trois canons de 120mm en affûts simples (un avant et deux arrières), quatre canons de 25mm, six lanceurs de charges de profondeur et un mortier de 80mm avec trente-six charges de profondeur
Equipage : 150 officiers et marins