Japon (31) destroyers (1)

DESTROYERS

Avant-propos

C’est par le truchement de la France que la marine japonaise découvrit et adopta le torpilleur, la présence de torpilleurs jouant un rôle capital à Tsushima, leur harcèlement constant causant des pertes et surtout l’épuisement nerveux des équipages russes déjà fatigués par un quasi-tour du monde.

Quelques années après le torpilleur est apparu son prédateur en l’occurrence le Torpedo Boat Destroyer (TBD) raccourci en destroyer. Le Japon ne tarda pas à acheter ce type de navires essentiellement à la Grande-Bretagne avant de produire ses propres «destructeurs», exportant même en France qui acquis douze destroyers type Kaba pour faire face durant le premier conflit mondial à une pénurie d’escorteurs.

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Le destroyer l’Arabe est un destroyer type Kaba construit pour la Marine Nationale et compenser le manque d’escorteurs dont souffrait La Royale

Comme dans tous les pays, les destroyers japonais ne cessent de grossir, étant toujours plus grands, toujours plus lourds et toujours mieux armés au point de parfois dépasser les limites de l’acceptable comme le 12 mars 1934 quand le torpilleur Tomozuru chavira dans une mer agitée suite à un défaut de conception et un navire trop chargé dans les hauts (100 morts sur 113 membres d’équipage).

Tomozuru

Le Tomozuru symbolisa à lui tout seul les excès des architectes navals nippons

Dans le domaine des destroyers, les japonais ne se differencient guère des puissances navales de premier plan jusqu’à l’apparition des Fubuki. En 1927 est mis en service un destroyer déplaçant 2000 tonnes à pleine charge avec six canons de 127mm en trois tourelles doubles (une avant deux arrières) ainsi qu’un fort armement en torpilles (neuf tubes en trois plate-formes triples).

DD Fubuki

Le Fubuki

Ces navires qui n’avaient pas vraiment d’équivalent peut être mise à part les contre-torpilleurs français obligèrent les différentes marines à réagir qu’il s’agisse de la Royal Navy (Tribal) ou de l’US Navy (Porter).

Avec ce modèle, les japonais atteignirent une sorte d’optimum et les classes suivantes de destroyers furent des développements des Fubuki mis à part les Akitzuki spécifiquement conçus pour la défense antiaérienne avec leurs huit canons de 100mm en quatre tourelles doubles.

Comme le reste de la marine impériale, la force de destroyers japonaise subit des pertes très importantes. Les destroyers encore à flot en septembre 1954 sont rarissimes, beaucoup ayant succombé lors de la guérilla navale dans les Salomons, sous les coups des sous-marins et de l’aviation américaine.

Destroyers classe Momi

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L’Ashi de la classe Momi

Initialement, il était prévu la construction de vingt-huit destroyers de classe Momi. Au final seulement vingt et un unités vont être produits dans différents chantiers qu’il s’agisse d’arsenaux (Kure Yokosuka) ou de chantiers privés (Fujinagata Shipyards, Ishikawajima Shipbuilding & Engineering, Kawasaki Shipyards Uraga Dock Company).

La construction de ces navires répondait au programme «8-4» couvrant les années fiscales 1918/20. Ils devaient être les compléments des Minekaze plus gros, les deux classes partageant de nombreux composants.

Trois unités sont mises en service en 1919 (Momi Nashi Take), sept en 1920 (Kaki Kaya Tsuga Nire Kuri Kiku Aoi), six en 1921 (Hagi Fuji Susuki Warabi Tsuta Ashi), quatre en 1922 (Hishi Hasu Taste Yomogi) et un en 1923 (Sumire).

Durant leur carrière, ces navires au faible tirant d’eau se révélèrent très à l’aise dans les eaux côtières. C’est ainsi que durant la seconde guerre sino-japonaise, ces navires furent très utilisés pour couvrir les opérations amphibies.

Dix-neufs navires sont encore en service en septembre 1939 mais la flotte connait une rapide déflation puisque les Les Kaya Take Kuri Kiku sont désarmés en mars 1943, les Nashi Kaki Tsuga Nire sont désarmés à l’été 1943, les Aoi Hagi Fuji Yamagi sont désarmés en janvier 1944, les Susuki Hishi Sumire Tsuta sont désarmés en avril 1944 et enfin les Hasu Tade Ashi en septembre 1945.

Quatre d’entre-eux, les Kaya Yamagi Susuki Tsuta sont réarmés en mars 1946 pour servir de navire-école, les autres étant démolis. Les quatre navires utilisés pour l’entrainement sont utilisés comme patrouilleurs au large des bases militaires japonaises, aucun ne survit au conflit.

Si le Kaya saute sur une mine posée par un sous-marin américain en mai 1952 au large de Sasebo, le Yamagi est coulé par l’aviation américaine en mars 1954, les Susuki et Tsuta étant coulés en juillet 1954 lors des bombardements de l’aviation embarquée américaine qui devaient préparer les débarquements amphibies, débarquements rendus caducs après les bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki.

Caractéristiques Techniques

Déplacement : standard 864 tonnes pleine charge 1036 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 85.3m longueur entre perpendiculaires 85.3m largeur 7.9m tirant d’eau 2.4m

Propulsion : deux turbines à engrenages à Parsons alimentées en vapeur par trois chaudières Kampon développant 21500ch et entraînant deux hélices

Performances : vitesse maximale 36 nœuds distance franchissable 3000 miles nautiques à 15 nœuds

Armement : trois canons de 120mm en affuts simples et quatre tubes lance-torpilles de 533mm en deux plate-formes doubles.

Destroyers classe Wakatake

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Le Wakatake

Initialement, il était prévu 23 destroyers de classe Wakatake mais au final seulement huit ont été achevés et mis en service, construits dans les chantiers Kawasaki de Kobé, l’Arsenal de Maizuru, les chantiers navals de Fujinagata, les chantiers navals d’Ishikawajima et enfin les chantiers navals d’Uraga. Cette réduction s’explique à la fois par le traité de Washington (1922) mais également par des coupes budgétaires.

Evolution des Momi, ils doivent accompagner les Minekaze, des destroyers plus gros et donc plus coûteux. Ce sont d’ailleurs les derniers destroyers japonais à être classés «2ème classe». A noter qu’à l’origine, ils portaient des numéros.

Si ils ont été baptisés en 1928 c’est à la fois en raison de confusion dans les transmissions mais également parce que les équipages n’aimaient pas servir sur des navires numérotés.

En raison d’une stabilité médiocre (fatale au large de Formose au Sarawarabi le 15 septembre 1932), ces destroyers furent surtout utilisés dans les eaux du littoral chinois où ils étaient plus à l’aise.

Les Wakatake et Kuratake sont mis en service en 1922, les Sanae Asagao Fuyo Karukaya sont mis en service en 1923, les Sawarabi et Yugao le sont en 1924.

Le Sarawabi est perdu accidentellement au large de Formose, le 5 décembre 1932, les autres sont désarmés en mars 1945 (Kuratake), en juillet 1945 (Wakatake), en décembre 1945 (Sanae), en mars 1946 (Asago), en juillet 1946 (Yugao), en février 1947 (Fuyo) et enfin en septembre 1947 (Karukaya).

Les sept navires sont réarmés courant 1951 pour servir d’escorteur avec un armement modifié composé d’un canon de 120mm, de huit canons de 25mm et douze mitrailleuses de 13.2mm, une plate-forme double lance-torpilles et trente-six charges de profondeur.

Utilisés pour l’escorte des convois, ils sont tous coulés par des sous-marins américains à l’exception du Wakatake saisi à Saïgon lors de la reprise de la ville par les français en juillet 1953. Saisi par les français, il n’est pas réutilisé étant en trop mauvais état. Il est démoli à l’Arsenal de l’Indochine à Saïgon en 1956.

Caracteristiques Techniques de la classe Wakatake-class

Déplacement : standard 910 tonnes pleine charge 1100 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 85.3m longueur entre perpendiculaires 83.8m largeur 7.9m tirant d’eau 2.5m

Propulsion : deux turbines Mitsubishi-Parsons alimentées en vapeur par trois chaudières à mazout développant 21500ch entraînant deux hélices

Performances : vitesse maximale 36 nœuds. Distance franchissable 3000 miles nautiques à 15 nœuds

Armement : (origine) trois canons de 120mm deux mitrailleuses de 7.7mm quatre tubes lance-torpilles de 533mm en deux plate-formes doubles, 20 mines Equipage : 110 officiers et marins

Destroyers classe Minekaze

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Le Namikaze classe Minekaze

Pour opérer en compagnie des Momi, les japonais décident de construire les destroyers de classe Minekaze.

Ces navires sont financés aux budgets 1917 (deux unités), 1918 (cinq unités), 1919 (cinq unités) et 1920 (trois unités), ces dernières unités ayant certaines différences ce qui explique qu’ils sont considérés comme appartenant à une sous-classe distincte, la classe Nokaze.

Disposant d’une puissance propulsive remarquable (38500ch), ils peuvent atteindre la vitesse assez exceptionnelle de 39 nœuds, cette vitesse élevée s’expliquant par la volonté japonaise de disposer de destroyers capables d’opérer avec les croiseurs de bataille de classe Amagi, navires jamais achevés à l’exception de l’Akagi qui par sa transformation en porte-avions échappa à la démolition.

Disposant d’une architecture insolite (court gaillard d’avant avec un puits le séparant du bloc-passerelle), ces navires sont mis en service en 1920 (Minekaze Sawakaze Okikaze Shimakaze Yakaze Hakaze), en 1921 (Nadakaze Shiokaze Akikaze Yukaze Tachikaze Hokaze) et en 1922 (Nokaze Namikaze Numakaze).

Ils sont désarmés en mars 1947 (Minekaze Okikaze), en août 1947 (Sawakaze Shimakaze), en novembre 1947 (Nadakaze Yakaze), en janvier 1948 (Hakaze Akikaze), en juin 1948 (Shiokaze Yukaze), en septembre 1948 ( Tachikaze Hokaze Nokaze Namikaze Numakaze). Trop usés, les Sawakaze Namikaze Nadakaze Yukaze sont démolis. Les autres sont maintenus sous cocon au cas où.

Pour compenser la pénurie d’escorteurs, les onze Minekaze survivants sont réarmés et transformés en escorteurs, servant également de patrouilleurs, de dragueurs…… (1951/52). Leur nouvel armement est identique à celui des Momi.

Ils subissent de lourdes pertes, ne laissant que quatre survivants, le Shimakaze cédé à la Corée, les Yakaze Tachikaze Akikaze à la Chine. Le premier n’est utilisé que de 1954 à 1960 _la Corée recevant d’anciens navires américains_ avant d’être démoli alors que les trois Minekaze chinois sont utilisés jusqu’à la fin des années soixante comme navires-écoles, tous étant démolis au milieu des années soixante-dix.

Caractéristiques Techniques

Déplacement : standard 1367 tonnes pleine charge 1680 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 102.6m longueur entre perpendiculaires 97.5m largeur 9m tirant d’eau 2.9m

Propulsion : deux turbines à engrenages Mitsubishi-Parsons alimentées en vapeur par quatre chaudières au mazout développant 38500ch et entraînant deux hélices

Performances : vitesse maximale 39 nœuds distance franchissable 3600 miles nautiques à 14 nœuds

Armement : quatre canons de 120mm, deux mitrailleuses de 7.7mm 6 tubes lance-torpilles de 533mm en deux plate-formes triples, 20 mines

Equipage : 148 officiers et marins

Destroyers classe Kamikaze (1922)

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Le Yunagi classe Kamikaze

Initialement, il était prévu pas moins de vingt-sept destroyers de classe Kamikaze (parfois connu sous le nom de Kiyokaze pour ne pas la confondre avec une autre classe Kamikaze datant de 1905) mais au final seulement neuf unités vont être mises en service.

Construits aux arsenaux de Maizuru et de Sasebo ainsi que dans des chantiers privés (Mitsubishi à Nagasaki, Uraga Dock Company, chantiers navals de Ishikawajima et chantiers navals de Fujinagata), ils sont mis en service en 1922 (Kamikaze), en 1923 (Asakaze Harukaze), en 1924 (Matsukaze Hatakaze) et en 1925 (Oite Hayate Asanagi et Yunagi). Sur le plan technique, ces navires sont des évolutions de la classe Minekaze.

Ces navires sont désarmés en janvier 1945 (Kamikaze), en mars 1945 (Asakaze), en juillet 1945 (Harukaze), en février 1946 (Matsukaze), en juin 1946 (Hatakaze), en novembre 1946 (Oite), en janvier 1947 (Hayate), en mars 1947 (Asanagi) et en juin 1947 (Yunagi).

Ils sont réarmés en 1951, transformés en patrouilleurs-escorteurs. Leur armement est composé de deux canons de 120mm polyvalents (dual-purpose) Tous sont coulés durant le conflit (deux par sous-marin _Kamikaze Yunagi_, quatre par l’aviation _Asakaze Harukaze Asanagi Hayate_ , un par mine _Hatakaze_ et deux par des navires de surface _Matsukaze Oite_).

Caractéristiques Techniques

Déplacement : standard 1400 tonnes pleine charge 1750 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 102.6m longueur entre perpendiculaires 97.5m largeur 9.1m tirant d’eau 2.9m

Propulsion : deux turbines Parsons (Kamikaze à Hatakaze) Kampon (les autres) alimentées en vapeur par quatre chaudières Kampon développant 38500ch et entraînant deux hélices

Performances : vitesse maximale 37.25 nœuds (Kamikaze à Hatakaze) 36.88 nœuds (Oite à Yunagi) Distance franchissable nc

Armement : quatre canons de 120mm en affûts simples (un affût sur le gaillard d’avant, un entre les deux cheminées et deux sur la plage arrière), deux mitrailleuses de 7.7mm six tubes lance-torpilles en trois plate-formes doubles (un dans un puit à l’avant, deux entre la cheminée n°2 et le rouf arrière qui supporte les deux affûts simples), dix-huit charges de profondeur

Equipage : 154 officiers et marins

Destroyers classe Mutsuki

Mutsuki

Le Mutsuki

Les douze destroyers de classe Mutsuki sont financées au budget 1923. Construis aux chantiers navals Mitsubishi (sis à Nagasaki), aux chantiers navals de la Uraga Dock Company (baie de Tokyo), de Ishikawajima, de Fujinagata ainsi qu’aux arsenaux de Maizuru et de Sasebo, ces navires sont mis en service entre 1925 et 1927.

Si les Kisaragi et Satsuki sont mis en service en 1925, les cinq unités suivantes sont admises au service actif en 1926 (Mutsuki Yayoi Uzuki Fumizuki Kikuzuki), les cinq dernières bouclant la boucle en 1927 (Minazuki Nagatsuki Mikazuki Mochizuki Yuzuki). Ils ne reçoivent des noms qu’à partir d’août 1928.

En compagnie des Minekaze et des Kamikaze, les Mutsuki forment la colonne vertébrale de la force de destroyers de la Nihon Kaigun dans les années vingt et trente. Première classe de destroyers à disposer de tubes lance-torpilles de 610mm, ils sont donc toujours en première ligne à la fin des années trente à la différence des deux premières.

En septembre 1935, plusieurs destroyers de classe Mutsuki sont endommagés par un typhon dans le cadre de manœuvres de la 4ème flotte (d’où le nom donné à cet événement à savoir «incident de la 4ème flotte»). Les navires sont réparés et renforcés entre 1936 et 1937.

Toujours en service en mars 1950, ils participent à la guerre du Pacifique mais aucun n’y survit, trois étant coulés par des navires de surface (Kisaragi Yayoi Uzuki), deux par des mines (Mutsuki Fumizuki), cinq par l’aviation (Kikuzuki Minazuki Mikazuki Satsuki Yuzuki), un suite à un abordage (Mochizuki) et le dernier est sabordé pour ne pas tomber aux mains des américains à Manille (Nagatsuki).

Caractéristiques Techniques

Déplacement : standard 1336 tonnes pleine charge 1468 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 102.72m longueur entre perpendiculaires 97.54m largeur 9.16m tirant d’eau 2.96m

Propulsion : deux turbines à engrenages Kampon alimentées en vapeur par quatre chaudières Ro-Go Kampon développant 38500ch et entraînant deux hélices

Performances : vitesse maximale 37.25 nœuds distance franchissable 3600 miles nautiques à 14 nœuds

Armement : quatre canons de 120mm en affûts simples (même disposition que les Kamikaze), deux mitrailleuses de 7.7mm remplacées par six canons de 25mm en affûts simples, deux affûts triples lance-torpilles de 610mm, dix-huit charges ASM et seize mines

Equipage : 154 officiers et marins

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