Mines,Torpilles et Armes ASM
Torpilles
Dans la stratégie navale japonaise, la torpille occupe une place centrale. Pas étonnant que la marine impériale japonaise dispose de nombreux modèles d’anguilles adaptées à l’usage depuis des sous-marins, des navires de surface et des avions.
La plus ancienne torpille existante en septembre 1939 c’est la torpille type 6 de 533mm. Embarquée sur les sous-marins de type Ro, elle est toujours en service en mars 1950, étant régulièrement améliorée. La type 7 mod 4 la plus présente en mars 1950 pèse 1485kg, dispose d’une charge explosive de 215kg et peut atteindre une cible à 7000m à 35 nœuds ou à 15000 à 26 nœuds.
La torpille type 8 de 533mm apparue en 1919 arme les destroyers anciens et les croiseurs légers, n’étant plus en service en mars 1950. Pesant 2215kg, elle dispose d’une charge explosive de 300kg et peut atteindre une cible à 10000m à 37 nœuds, la portée tombant à 6200m si la vitesse atteint 43 nœuds.
En 1929, apparaît une autre torpille de 533mm, la torpille type 89. Destinée aux sous-marins, elle pèse 1668kg, embarque une charge explosive de 300kg et peut atteindre soit une cible à 5500m (45 nœuds) ou une cible à 10000m à 35 nœuds.
Lui succède une torpille type 92 model 1 apparaît à la fin des années trente. A propulsion électrique, cette torpille de 533mm pèse 1720kg, dispose d’une charge explosive de 300kg et peut détruire une cible à 7000m à une vitesse comprise entre 28 et 30 nœuds. Il y eu ultérieurement un projet de copie de la torpille allemande G7e appelé type 92 model 2 mais ce projet n’à pas abouti.
On trouve également une torpille type 95 apparue en 1935. C’est une adaptation de la type 93 avec un calibre de 533mm. Pesant 1730kg, elle embarque 550kg d’explosif, permettant à la torpille d’atteindre la cible à 7500m à 47 nœuds ou 5500m à 51 nœuds.
Sa mise au point étant difficile, une torpille intérimaire apparaît en 1936. Baptisée type 96, affichant un calibre de 533mm, elle pèse 1730kg, embarquant 550kg d’explosif et pouvant détruire une cible à 4500m à 48/50 nœuds.
Les torpilles des navires de surface (croiseurs et destroyers) sont pour les plus modernes d’un calibre inhabituel à savoir 610mm. La type 90 apparue en 1930 pèse 2605kg, dispose d’une charge explosive de375kg et peut atteindre une cible à 7000m à 46 nœuds ou à 15000 à 35 nœuds.

Torpille type 93
La plus célèbre torpille est la type 93 apparue en 1933 et surnommée «Long Lance» par les américains. Très discrète par sa propulsion à oxygène ne dégageant aucun sillage, il causera des pertes sensibles à la marine américaine qui sera persuadée que plusieurs navires ont sauté sur une mine. Pesant 2700kg et embarquant 490kg d’explosifs, elle peut toucher une cible à 40000mà 36/38 nœuds ou 20000m à 48/50 nœuds.
Les torpilles aéroportées affichent un calibre de 450mm. La type 91 apparue en 1931 pèse 784kg, dispose d’une charge de 150kg, peut être lancée en 480 km/h et permet d’atteindre une cible à 2000m à une vitesse de 41/43 nœuds.
Elle est progressivement remplacée par la type 4 en 1944 même si durant le conflit les deux modèles vont cohabiter pour la simple et bonne raison que la seconde est une évolution de la première, la vitesse de lancement étant portée à 740 km/h. On trouve également la type 02 apparue en 1942 qui est une adaptation de la type 91.
On trouve également des torpilles de sous-marins de ce calibre qu’il s’agit de la type 97 apparue en 1937 ou la type 98 apparue en 1938, ces deux torpilles étant des adaptations de la «Long Lance».
Mines
Si la torpille à été généreusement développée au sein de la marine japonaise, la mine elle à été délaissée, développée a minima. Faut-il y voir une conséquence de l’obsession japonaise pour le combat noble ?
La quasi-totalité des mines japonaises sont des mines à orin mouillées par des bâtiments de surface ce qui limite l’utilisation tactique de la mine. Le modèle le plus courant est la mine type 93 qui dispose d’une charge explosive de 100kg. Une version aéroportée baptisée type 93 model 1 est ultérieurement mise au point mais n’à pas été produite en très grand nombre.
Les mines Mk6 model 2 mod 1 à charge de 200kg d’explosifs et la type 93 peuvent être mouillées par des fonds supérieurs à 1000m. On trouve également la mine type 88, la copie d’une vieille mine allemande mouillable elle par les sous-marins type KRS (I-21 à I-24).
La mine type 3 est une mine chargée de 80kg d’explosif largable par avion tandis que les mines type 96 chargées de 55kg d’explosifs sont installés sur des filets destinés à protéger les rades des intrusions ennemies.
La seule mine à influence est la type 92. A déclenchement depuis la terre et mise à feu acoustique, elle défend la baie de Tokyo contre les éventuelles intrusions de sous-marins ennemis.
Durant le conflit, peu de nouvelles mines sont mises au point. Le Japon se contente de modifier les mines présentes en 1939 et en 1950, récupérant même des mines américaines, britanniques, françaises et néerlandaises.
Armes Anti-Sous-Marines
Durant la période 1919-1948, la lutte anti-sous-marine est largement négligée pour un grand nombre de raison (mission non noble, budgets limités, choix à faire dans les commandes).
Certaines marines vont s’équiper de quelques vecteurs anti-sous-marins mais d’autres comme le Japon vont totalement négliger ce secteur moins par méconnaissance ou budgets limités mais plus en raison du peu d’appétence pour une mission pas vraiment noble.
Obsédée par l’offensive et la «bataille décisive», le Japon refuse d’envisager une guerre longue et une guerre au commerce menée par les sous-marins américains alors que durant le premier conflit mondial, la marine japonaise à du protéger des navires marchands contre des sous-marins en Méditerranée.
Persuadée d’une guerre courte, négligeant la protection future de son empire, la marine japonaise s’estime dispensée de devoir adopter un système de convois et construire des escorteurs. A cela s’ajoute des armes anti-sous-marines médiocres et des détecteurs inexistants.
Il faut ainsi attendre 1941 pour que soit mis en service une première grenade ASM ! Cette grenade la type 95 embarque 100kg d’explosifs. La type 95 mod 1 embarque 147kg d’explosifs alors que la type 95 mod 2 embarque 110kg d’explosifs.
Méconnaissant les tactiques sous-marines américaines, les japonais règlent l’explosion à -30m alors que les navires du Silent Service opèrent à plus grande profondeur. Cet impair sera réglé partiellement avant guerre et en mars 1950, la type 95 mod 2 peut exploser à -90m la rendant plus efficace.
Lors de la prise de Singapour en avril 1951, des grenades ASM sont capturées par les japonais qui s’empressent de la copier.
C’est la grenade type 2 qui embarque 105kg d’explosif, la type 2 mod 1 embarquant 162kg et «seulement» 110kg pour le type 2 mod.2. Cette grenade peut exploser à -30m, -60, -90,-120 et -145m.
Le Japon va également produire des charges de 120kg, des bombes d’avions spéciales de 68 et 266kg et même des obus de 15cm et de 20.3cm, des armes à l’efficacité limitée tout comme l’utilisation d’un mortier de 81mm.
A la fin du conflit, il y eut visiblement des essais de lance-roquettes anti-sous-marin inspiré des Hegehog américains mais sans réalisation concrète.
Armes Spéciales

L’avion fusée Yokosuka MXY 7 Okha
A la fin du conflit alors que la situation devient désespérée, le Japon se livre à une véritable fuite en avant, espérant par des méthodes désespérées retourner le cours du conflit en sa faveur. Sous le terme «Armes Spéciales» figure en réalité des armes suicides.
Parmi elles figurent les torpilles pilotées Kaiten, une adaptation d’une torpille type 93 où un emplacement est aménagé pour permettre à un homme de piloter la torpille. En théorie, le pilote peut s’éjecter avant l’impact mais en réalité, dans la pratique c’est une véritable arme suicide.
Annoncée à grands renforts de propagande, ces torpilles seront lancées contre de nombreux mouillages américains et alliés pour des résultats très limités. En réalité, l’arme suicide la plus efficace restera l’avion lancé sur un navire ennemi ou un avion-fusée largué depuis un bombardier.