Etats Unis (87) Bases et arsenaux (1)

BASES ET ARSENAUX

Avant-Propos

Alfred T. Mahan

le théoricien américain Alfred T. Mahan

En 1890, l’amiral Alfred Mahan publie «The Influence of Sea Power upon history 1660-1783» consacrée à l’histoire navale des 17ème et 18ème et donc sur la superpuissance navale, la thalassocratie britannique.

Pour lui, la puissance d’un pays reposait sur un commerce florissant qui à l’époque n’était possible que par une marine marchande puissante et des colonies pour fournir matières premières et écouler les produits finis.

Comme ce commerce est vulnérable aux marines ennemies, il faut une puissante marine de guerre s’appuyant sur un réseau de bases où les navires pourront se ravitailler et être réparés. Comme il le dira si bien «une marine sans ailes _c’est à dire sans bases_ appartient au passé».

L’US Navy n’à cependant pas entendu Mahan pour disposer de bases. En 1800, le Congrès autorise la mise en place de six arsenaux (Navy Yard) concentrés sur la côte est _et pour cause_ et implantés du nord au sud à Portsmouth, Boston, New-York, Philadelphie, Norfolk et Washington.

Ces arsenaux sont à la fois des bases opérationnels, des dépôts de ravitaillement et des chantiers de construction navale.

L’extension des Etats-Unis entraine l’implantation de nouveaux arsenaux comme Pensacola en 1826 (fermé en 1914) ou Mare Island installé en baie de San Pedro près de Vallejo en 1854, seulement huit ans après l’incorporation de la Californie aux Etats-Unis.

Il faudra ensuite attendre trente-sept ans pour qu’un nouvel arsenal soit implanté à Bremerton dans le nord-ouest des Etats-Unis, arsenal baptisé Puget Sound Navy Yard. Il fait suite à l’implantation d’une base navale à Pearl Harbor dès 1884 même si l’arsenal ne sera implanté qu’au début du vingtième siècle.

La victoire sur l’Espagne en 1898 permet à l’US Navy d’implater des points d’appui à Guam, aux Philippines (Cavite en baie de Manille et Subic), à Cuba (Guantanamo) et Porto-Rico suivit en 1901 la création d’un nouvel arsenal sur la côte est, le Charleston Navy Yard en Caroline du Sud.

Juste après le premier conflit mondial, la ville de San Diego cède à l’US Navy un terrain pour stocker les destroyers en surplus. Ce dépôt va peu à peu se transformer en base navale opérationnelle, accueillant des unités de premier plan, cuirassés et porte-avions.

Les installations n’évoluent pas jusqu’au début des années quarante quand une base est implantée à Mayport. Cette base est une implantation tactique, aucune installation d’entretien d’ampleur n’y est installé, les petits et grands carénages devant être assurés à Charleston.

Durant la guerre, les américains vont s’appuyer sur les bases alliées en Asie du Sud-Est jusqu’à leur chute sous les coups de la redoutable machine de guerre nippone.

Nouméa devient une base indispensable à la logistique américaine, réparant tous les navires endommagés lors de la terrible campagne des Salomons. Les arsenaux australiens comme celui de Cockatoo à Sydney vont jouer également leur rôle.

Pour suivre l’avancée des escadres, des Advanced Repair Base sont implantées à Guadalcanal puis en Nouvelle-Guinée mais également à Ulithi dans les Carolines, évitant des transits interminables en direction de Pearl Harbor et de la côte ouest.

La reprise de Cam-Ranh de septembre 1953 permet l’établissement d’un plot logistique et d’une base de réparations, les installations n’ayant pas trop souffert des combats de 1950, de l’occupation japonaise et des combats pour reprendre l’une des bases françaises les mieux outillés.

Aux Philippines, Subic et Cavite peuvent fonctionner même si ces bases sont loin de pouvoir fonctionner à 100%.

La conquête de Formose, la reconquête de la Chine continentale mais également la conquête d’Iwo Jima et d’Okinawa permet d’améliorer les capacités logistiques de la marine américaine.

Dans l’Atlantique, les américains s’installent dans les bases britanniques en mer du Nord et utilise les bases françaises de l’Atlantique et de la Méditerranée.

Le conflit terminé, le réseau de bases américaine évolue dans le Pacifique comme ailleurs dans le monde.

Les Philippines sont au cœur de la stratégie américaine avec Cavite et Subic Bay. Okinawa sous administration américaine est un véritable porte-avions au milieu du Pacifique sans compter les bases au Japon, Yokohama et Yokosuka étant les principales bases navales américaines dans la région.

Ailleurs on trouve des points d’appui tactiques, en Corée et à Formose. Pearl Harbor, Midway, Bremerton et San Diego restent ouvertes et sont mêmes modernisées.

Dans l’Atlantique, guère d’évolution, la 2ème flotte s’appuyant toujours sur Norfolk et Mayport alors qu’en Méditerranée, la 6ème flotte dispose de points d’appui à Naples, La Maddalena (Sardaigne) et La Sude en Crète sans compter les bases alliées.

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