La USMC Aviation
C’est le 22 mai 1912 que l’aviation du Corps des Marines des Etats-Unis voit le jour à Annapolis mais les débuts sont particuliers modestes car quand les Etats-Unis entrent en guerre en avril 1917, cette dernière dispose de seulement cinquante hommes et d’une poignée d’appareils. Un an et demi plus tard, cette aviation dispose de 2462 hommes, huit squadrons et 340 appareils.
A noter que jusqu’au 6 janvier 1914, l’Aviation des Marines dépendait de la Naval Aviation mais l’augmentation des effectifs permis et favorisa la division, les marines établissant la Marine Section Naval Flying School à Culebra (Porto-Rico).
En 1915, le commandant du corps des Marines autorise la création d’une compagnie aérienne du Corps des Marines avec 10 officiers et 40 hommes. Il faut attendre le 17 février 1917 pour que l’unité soit pleinement opérationnelle avec Philadelphie comme base.
A la fin du premier conflit mondial, le congrès autorise 1020 hommes pour l’aviation des Marines ainsi que la mise en place de bases aériennes permanentes, les Marine Corps Air Station (MCAS) établies à Quantico (Virginie), Parris Island (Caroline du Nord) et San Diego (Californie).
Entre 1919 et 1939, l’aviation des Marines mena des missions de police coloniale notamment à Haïti (occupée par les Etats-Unis de 1915 à 1934), la République Dominicaine et le Nicaragua, imitant la France et la Grande-Bretagne, l’avion économisant de lourdes et vulnérables colonnes de troupes. Ces théâtres d’opération sont également le théâtre d’expérimentations notamment le bombardement en piqué (dive bomber) et le ravitaillement des postes isolés par parachutages.
Il faut ensuite attendre le 3 mai 1925 pour que l’aviation du corps des marines prennent du muscle et du poids avec trois squadrons de combat. Les années vingt voient aussi les marines s’initier à l’aviation embarquée.
En 1933, la mise sur pied de la Fleet Marine Force, la composante offensive du Corps des Marines va accroitre la puissance de l’aviation des marines, cette aviation devant assurer deux missions principales : la couverture et l’appui-feu lors des opérations amphibies ainsi que le complément ou le recomplément des groupes aériens embarqués.
Pour assurer cette mission, l’aviation des Marines va s’organiser en deux escadres aériennes, les 1st Marine Air Wing (1st MAW) et le 2nd Marine Air Wing (2nd MAW), chaque escadre disposant de seize squadrons opérationnels, le premier étant stationné à Quantico et le second à San Diego.

Un Corsair et des roquettes,un duo mortellement efficace dans le domaine de l’appui-feu
La montée en puissance se fait très progressivement, l’équipement se composant à la fois de chasseurs F4F Wildcat bientôt remplacés par des chasseur-bombardiers Chance-Vought F4U Corsair (en attendant des chasseurs-bombardiers F7F-4 Tigercat) de bombardiers en piqué Douglas Dauntless, des bombardiers-torpilleurs Douglas Devastator (en attendant les Avenger) mais également des bombardiers moyens North American PBJ-1.
C’est ainsi qu’en septembre 1948, le 1st Marine Air Wing est organisé de la façon suivante :
-Marine Air Group 1 : quatre squadrons, deux de vingt Chance-Vought F4U Corsair, un de vingt Douglas Dauntless et un quatrième équipé de vingt Grumman Avenger soit un total de 80 appareils.
-Marine Air Group 3 : quatre squadrons, deux de Chance-Vought F4U Corsair et deux North American PBJ-1 soit un total de 80 appareils
-Marine Air Group 5 : quatre squadrons, deux de Chance-Vought F4U Corsair, un de Douglas Dauntless et un de Grumman Avenger soit un total de 80 appareils, chaque squadron disposant de vingt appareils.
-Marine Air Group 7 : quatre squadrons, deux de Chance-Vought F4U Corsair et deux de North American PBJ-1 soit un total de 80 appareils (quatre squadron de 20 appareils)
A cela s’ajoute hors rang, un squadron de servitude équipé de R4D (C-47) et de R5D (C-54) pour le transport et les liaisons, respectivement 12 et 8 appareils.
Le 1st Marine Air Wing dispose au total de seize squadrons et de 320 appareils.
Le 2nd Marine Air Wing dispose en septembre 1948 des moyens suivants :
-Marine Air Group 2 : quatre squadrons, deux équipés de Chance-Vought F4U Corsair, un de Douglas Dauntless et un quatrième équipé de Grumman Avenger
-Marine Air Group 4 : quatre squadrons, deux équipés de Chance-Vought F4U Corsair et deux équipés de North American PBJ-1.
-Marine Air Group 6 : quatre squadrons, deux équipés de Chance-Vought F4U Corsair, un équipé de Douglas Dauntless et un quatrième équipé de Grumman Avenger.
-Marine Air Group 8 : quatre squadrons, deux équipés de Chance-Vought F4U Corsair et deux équipés de North American PBJ-1.
A cela s’ajoute un squadron de transport et de servitude équipé de R4D (C-47) et de R5D (C-54).
Le 2nd MAW dispose donc au total de seize squadrons et de 320 appareils
Ainsi quand la guerre éclate en Europe, l’aviation des marines dispose de seize squadrons équipés de Chance-Vought F4U Corsair, quatre équipés de Douglas Dauntless, quatre équipés de Grumman Avenger et huit équipés de North American PBJ-1 soit un total de 32 squadrons.
En septembre 1948 comme vous le savez, les Etats-Unis restent neutres mais ce n’est qu’une question de temps avant que la guerre n’embrase le Pacifique. Aussi pour éviter d’être prise au dépourvue, l’aviation des Marines décide de mettre sur pied une troisième escadre dans les îles hawaïennes et une quatrième pour les Philippines.
Seule le 3rd Marine Air Wing sera opérationnelle au moment de l’attaque japonaise du 21 mars 1950 avec deux squadrons de Grumman F7F-4 Tigercat, deux squadrons de Chance-Vought F4U Corsair et deux squadrons de North American PBJ-1.
Cette attaque cause de lourdes pertes puisque 16 F7F-4, 12 F4U Corsair et 10 PBJ sont détruits soit 38 appareils sur 80. Heureusement, les pertes en pilotes sont plus faibles avec 8 pilotés tués et douze blessés.
Suite à l’attaque japonaise, le 1st MAW rallie San Diego puis Hawaï, le 2nd MAW se déployant lui en Nouvelle-Calédonie alors que le 3rd MAW reconstitue ses forces et participe à la mise sur pied d’un 4th MAW.
Ces quatre escadres alignent au total soixante-quatre squadrons qui vont opérer depuis la terre et occasionnellement depuis les porte-avions de l’US Navy.
En septembre 1952, l’US Navy et l’USMC passent un accord pour permettre l’embarquement de groupes aériens sur les porte-avions légers de classe Independence principalement chargés de l’appui-feu lors des opérations amphibies.
Quatre Marine Carrier Air Group (5th MCAG 6th MCAG 7th MCAG 8th MCAG) sont mis sur pied suivis de deux autres avant la fin du conflit (9th 11th MCAG) soit six groupes aériens légers équipés principalement de Chance-Vought F4U Corsair et de Grumman Avenger puis de Douglas Skyraider.
Le conflit terminé, les MCAG vont être dissous, les porte-avions légers de classe Independence se montrant incapables de mettre en œuvre des avions à réaction.
Les quatre escadres sont un temps maintenues mais en 1958, la 4th MAW est dissoute ne laissant aux Marines que trois escadres à trois groupes de quatre escadrons soit un total de 36 squadrons de combat auxquels il faut ajouter quatre squadrons de servitude.
Ces trente-six squadrons se répartissent entre douze squadrons de chasse-bombardement, huit squadrons d’assaut, quatre squadrons de reconnaissance et de guerre électronique et nouveauté douze squadrons d’hélicoptères d’observation et de transport en attendant des hélicoptères de combat.
Si le 1st MAW est stationné sur la côte est, le 2nd MAW est déployé en Californie et le 3rd MAW au Japon et à Okinawa. Le 4th MAW est reconstitué en 1967 aux Philippines, une anticipation intelligente car trois ans après, la deuxième guerre du Vietnam allait éclater.
Ces quatre escadres aériennes sont toujours présentes actuelles avec un total de quarante-huit squadrons répartis entre douze squadrons de chasse-bombardement opérant depuis la terre et les porte-avions, douze squadrons d’appui-tactique, deux squadrons de guerre électronique, quatre squadrons de transport et de servitude et dix-huit squadrons d’hélicoptères.
Ces squadrons d’hélicoptères opérant depuis la terre mais surtout depuis des navires amphibies se répartissent en quatre squadrons d’hélicoptères de transport lourd, deux squadrons de servitude, huit squadrons d’hélicoptères de transport médians et quatre squadrons d’hélicoptères d’attaque.
A ces quatre escadres s’ajoutent des détachements d’hélicoptères de transport et d’attaque intégrées aux divisions de Marines. Ces détachements intègrent des hélicoptères d’observation, des hélicoptères de transport et des hélicoptères d’attaque.
Armement et véhicules
En ce qui concerne l’armement, il est identique à celui de l’armée de terre. Je l’étudierai donc dans la partie consacrée à l’US Army.

Springfield M1903
Précisions simplement que le fusil standard fût longtemps le Springfield M.1903 bientôt remplacé par le M-1 Garand, un fusil semi-automatique comparable au MAS-40 alors que le premier fonctionnait selon le système Mauser.

Marine en grande tenue armé d’un M-1 Garand
L’arme de poing de base est le Colt M 1911A1, un pistolet automatique tirant de puissantes cartouches calibre .45 soit 11.43mm. Cette arme est utilisée par les officiers et les servants d’armes lourdes en compagnie d’un pistolet mitrailleur ou d’une carabine voir d’un fusil.
Le pistolet mitrailleur ou mitraillette le plus utilisé est le Thompson M-1, version améliorée de la Thompson rendue célèbre par les gangsters d’Al Capone.
Il est complété par l’United Defense modèle 1943, un pistolet mitrailleur d’un calibre 9mm car commandé par les Pays-Bas avant l’USMC qui obtient un modèle 1945 en calibre .45. Cette arme à quasiment remplacé le modèle 1942 en septembre 1948. Les Marines ont également employé des Reising M50 et 55 en petite quantité.

Pistolet M-3. Arme efficace mais pour l’esthétique on repassera
Quand les Etats-Unis entrent en guerre, un nouveau pistolet mitrailleur est mis en production, le Guide M-3, un pistolet mitrailleur de la famille du MP-40 ou du MAT-42, une arme tout en métal, plus facile à fabriquer et surtout à moindre coût.
Aux côtés des pistolets mitrailleurs, les Marines utilisent également des carabines M-1, une arme légère et maniable qui allait être très populaire dans les combats de jungle.
La mitrailleuse standard du corps des Marines est la Browning M-1919 en calibre .30 accompagné de fusils mitrailleurs BAR modèle 1918. La mitrailleuse Browning M-2 de 12.7mm est essentiellement utilisée à bord des véhicules en raison de son poids et de son encombrement.

Browning M1919A4
Dans le domaine des mortiers, les Leathernecks mettent en œuvre le M-2 de 60mm, le M-1 de 81mm _tous les deux inspirés de mortiers français_ et comme mortier lourd un mortier de 4.2 Inch (107mm).
Pour la lutte antichar, les marines ne possèdent pas en 1948 d’armes antichars portables, les canons antichars utilisés sont des M-3 de 37mm et des M-5 de 57mm, version produite sous licence de canon de 6 pouces britannique.
Si en Europe, le canon de 37mm est rapidement déclassé, dans le Pacifique face aux chars japonais, le canon de 37mm est toujours efficace et comme de nombreuses armées, le canon de 37mm est aussi utilisé pour l’appui rapproché de l’infanterie.
Pour ce qui est de l’artillerie, les régiments d’artillerie des divisions mettent en œuvre des canons de 105mm M-2.
En ce qui concerne les véhicules, les Marines utilisent des véhicules 4×4 Willys Jeep, des camions 6×6 GMC et nouveauté des tracteurs amphibies blindés qui complètent les chalands de débarquement.
Au cours du conflit, les Marines mettront en œuvre des chars M-4 Sherman ainsi que des véhicules blindés de reconnaissance notamment les autos blindés 6×6 M-8 Greyhound.

M-8 Greyhound