Etats-Unis (38) croiseurs légers (6)

Croiseurs légers classe Cleveland

USS Cleveland 1943

Avant-propos

Après avoir construit les Brooklyn, les Helena et les Atlanta, les américains s’interrogent sur le futur de leur flotte de croiseurs. Une étude de décembre 1938 prévoit un besoin de 41 croiseurs lourds et de 67 croiseurs légers.

Les Cleveland sont une évolution des Helena. Une tourelle de 152mm est remplacée par deux affûts doubles de 127mm pour augmenter la défense contre-avions. La coque est certes élargie de 61cm mais cela n’empêchera par les nouveaux croiseurs légers de connaître des problèmes récurrents de stabilité.

Deux navires sont financés au budget 1940, deux autres au budget 1941, quatre au budget 1942, deux au budget 1943 et deux au budget 1944, des navires immatriculés CL-55 à CL-66 baptisés respectivement Cleveland Columbia Montpelier Denver Amsterdam Santa Fe Tallahassee Birmingham Mobile Flint Springfield et Topeka. Ces navires sont mis en service entre 1943 et 1947.

Douze autres navires sont commandés en septembre 1946 alors que la guerre s’annonce chaque jour plus proche.

Ils reprennent pour les dix premiers le nom des Omaha récément démolis et sont donc baptisés Omaha (CL-107) Milwaukee (CL-108) Detroit (CL-109) Richmond (CL-110) Concord (CL-111) Cincinatti (CL-112) Raleigh (CL-113) Trenton (CL-114) Marblehead (CL-115) Menphis (CL-116) New Haven (CL-117) et Huntington (CL-118).

Les premiers sont mis sur cale début 1947 et mis en service à temps pour l’attaque japonaise du 21 mars 1950. Quatre sont alors en service (Omaha Detroit Concord Raleigh), quatre en achèvement à flot (Milwaukee Richmond Cincinatti Trenton) et quatre encore sur cale (Marblehead Menphis New Heaven Huntington), ces quatre derniers navires n’étant mis en service que début 1951, manquant le début du conflit.

Un temps la commande de nouveaux Cleveland est envisagée mais au final l’US Navy préfère faire confiance à deux classes de croiseurs légers, les Fargo et les Worcester.

Huit croiseurs légers type Fargo et seize croiseurs légers de classe Worcester sont ainsi commandés en avril 1950 mais tous ne seront pas construits, seulement six Fargo et huit Worcester seront achevés, certains l’étant alors que le second conflit mondial était terminé.

Si les Fargo ne sont qu’une version légèrement élargie des Cleveland avec une seule cheminée pour augmenter le champ de battage de l’artillerie antiaérienne,les Worcester sont des croiseurs légers différents, un déplacement et des dimensions plus importants pour résoudre les problèmes de stabilité des Cleveland.

Carrière opérationnelle

USS Cleveland (CL-55)

USS Cleveland (CL-55) 1942.jpg

-Le USS Cleveland (CL-55) est mis sur cale aux chantiers navals de la New York Shipbuilding Corporation sis à Camden (New Jersey) le 1er juillet 1940 lancé le 1er novembre 1941 et commissionné le 12 février 1943.

Il effectue sa mise en condition opérationnelle dans les Caraïbes du 15 février au 5 mars, mise en condition ponctuée d’escales dans les ports de la région qu’il s’agisse de Veracruz, de La Havanne, de la Nouvelle-Orleans ou encore de Fort de France.

Le 8 mars 1943 il rallie le Brooklyn Navy Yard pour d’ultimes travaux avant son départ pour la côte ouest et San Diego son port d’attache.

Après deux semaines de travaux, le dernier né des croiseurs légers de la marine américiane appareille de New York le 25 mars 1943, fait escale à La Havanne du 30 mars au 2 avril, franchit le canal de Panama les 5 et 6 avril, arrivant à destination le 14 avril 1943 au matin.

Durant les sept années qui le sépare du second conflit mondial, le Cleveland effectue d’inombrables exercices, des escales de courtoisie iminnement politiques. A deux reprises, il subit un grand carénage, le premier de juin à décembre 1946, le second de janvier à juillet 1949.

Le 21 mars 1950, il était à quai à San Diego. Il appareille en fin de journée pour une mission search & destroy contre une potentielle attaque japonaise de la côte ouest. Des contacts suspects sont bien signalés mais ils n’aboutissent à aucun combat.

Après trois semaines à patrouiller dans la région de San Diego, le Cleveland rallie Pearl Harbor, participant aux dernières opérations aux Phillipines. Il est endommagé par une collision avec un pétrolier qu’il escortait mais les dommages ne nécessite pas de passage au port ou dans un arsenal.

Endommagé plus sérieusement le 21 mars 1950 au large de Guadalcanal (deux bombes et une torpille), le Cleveland doit rallier Noumea puis Pearl Harbor pour une remise en état complète qui l’éloigne des champs de bataille jusqu’en octobre 1951.

Il participe à la bataille de la mer de Corail (4-5 mars 1952) puis à la campagne de Nouvelle-Guinée (juillet 1952-janvier 1953) au cours de laquelle il est endommagé à trois reprises mais jamais sérieusement

De mars à septembre 1953, il est détaché auprès des forces franco-britanniques engagées en Thaïlande et en Indochine. Il participe à la couverture de plusieurs opérations amphibies, bombardant les ports thaïlandais, neutralisant plusieurs batteries côtières. (opération Overlord).

A l’issue de ce détachement, il rallie le Mare Island Navy Yard pour un petit carénage exécuté d’octobre 1953 à janvier 1954, le croiseur léger ralliant ensuite l’Asie du Nord-Est pour participer à l’opération Boxer (reconquête de la Chine, conquête de Formose, colonie japonaise depuis 1895 et la deuxième guerre sino-japonaise) et surtout l’opération Phenix, l’occupation de la péninsule coréenne par cinq divisions aéroportées.

Pour assurer l’appui-feu, une Task Force 73 est mise sur pied. Elle se compose des porte-avions Essex Ticonderoga Belleau Woods et San Jacinto, des croiseurs lourds Los Angeles et Vincennes, des croiseurs légers Cleveland et Springfield (classe Cleveland USN), des croiseurs légers antiaériens Wilmington et Biloxi (classe Atlanta USN), de huit destroyers de l’USN, de deux croiseurs légers et d’un porte-avions léger britannique et de quatre destroyers australiens, cette force pouvant si nécessaire être renforcée par des cuirassés et des porte-avions d’escadre engagés en Chine.

Le Cleveland comme les autres navires de la TF 73 vont assurer l’appui-feu des parachutistes, des missions de reconnaissance et d’escorte des cargos rapides amenant véhicules et ravitaillement pour les parachutistes qui profitant de la désorganisation des forces japonais étrillées par les soviétiques en Mandchourie s’emparent rapidement des villes, des aérodromes, des points stratégiques.

C’est donc en Corée que le Cleveland termine le second conflit mondial. Après avoir participé à la mise à terre des troupes d’occupation de la Corée (sept divisions américaines en relève des divisions aéroportées associées à une division australo-néo-zélandaise, une division britannique et une division française, la 3ème DIC), le USS Cleveland rallie la côte est des Etats-Unis au cours d’un quasi tour du monde.

Quittant la Corée le 14 novembre 1954, le croiseur léger relache Kaoshiung (Formose) le 17 novembre, fait escale à Saigon du 20 au 23 novembre, à Batavia du 28 novembre au 1er décembre, à Singapour du 3 au 5 décembre, à Triconmalee du 9 au 12 décembre, à Aden du 19 au 26 décembre, franchit le canal de Suez le 29 décembre avant de relacher à Port Said en Méditerranée du 30 décembre 1954 au 3 janvier 1955.

Reprennant la mer le lendemain 4 janvier, il franchit la Méditerranée sans escale, arrivant à Gibraltar le 10 janvier 1955.

Il y reste immobilisé pendant huit jours suite à une avarie de chaudière et ce n’est que le 19 janvier qu’il peut quitter le rocher pour rallier Philadelphie où il arrive le 28 janvier 1955 après plus deux mois de mer.

Il passe au bassin pour un petit carénage du 1er février au 15 mars avant de servir de navire-école au profit notamment d’élèves-officiers mais également d’officiers de réserve.

Le Cleveland est désarmé le 14 octobre 1955. Mis sous cocon et rattaché à l’Atlantic Reserve Fleet Philadelphia Group, le croiseur léger va passer quinze ans sous cocon. Rayé du Naval Vessel Register le 1er novembre 1970, il est vendu à la démolition et démantelé à Baltimore à Seawitch Marine.

USS Columbia (CL-56)

USS Columbia CL-56

-Le USS Columbia (CL-56) est mis sur cale aux chantiers navals de la New York Shipbuilding Corporation sis à Camden (New-Jersey) le 18 août 1940 lancé le 17 décembre 1941 et commissionné le 5 mars 1943 au Brooklyn Navy Yard.

Il effectue sa mise en condition opérationnelle au large des côtes de la Nouvelle Angleterre du 7 mars au 4 avril, passant deux semaines à l’Arsenal de Brooklyn pour des travaux complémentaires et une ultime mise au point.

Fin prêt, il appareille de New York le 21 avril 1943, direction les Phillipines, le Columbia étant affecté à l’Asiatic Fleet chargée de la défense de la plus grande colonie américaine.

Il fait escale à La Havanne du 26 au 28 avril, franchit le canal de Panama les 1er et 2 mai, relache à San Diego du 9 au 12 mai, à Pearl Harbor du 20 au 25 mai avant de rallier Cavite le 5 juin 1943.

Durant la période séparant son arrivée aux antipodes et l’attaque japonaise, le Columbia va multiplier les exercices, réaliser des croisières d’instruction, des escales de courtoisie iminnements politiques. Il subit deux carénages à Cavite, le premier de septembre 1946 à février 1947 et le second de novembre 1949 à mars 1950, étant disponible juste à temps pour face à l’attaque japonaise.

Opérant sur la côte orientale de l’île de Luzon, il tente de s’opposer au débarquement japonais dans le golde de Lingayen le 24 mars 1950. Opérant en compagnie de quatre destroyers, il parvient à franchir l’écran des destroyers et à détruire quatre cargos sur vingt-quatre (hélas trois des quatre cargos étaient vides de leur chargement) mais une contre-attaque japonaise l’oblige à se replier en direction de Subic Bay, assez sérieusement endommagé.

Le 8 avril 1950 alors que les troupes américano-phillipines opposaient une résistance farouche à l’avancée nippone, un violent bombardement aérien frappe Manille et ses environs. Des avions embarqués ainsi que des bombardiers basés à Clark (base aérienne prise dès le lendemain du débarquement) attaquent les positions americano-phillipines.

Le Columbia était en réparations à Cavite quand l’attaque survient. Portes étanches ouvertes, sans DCA opérationnelle au delà de quelques canons légers, il forme une cible tentante pour les aviateurs nippons qui placent quatre bombes sur le croiseur bientôt la proie des flammes.

A 17.18, seulement dix minutes après le début de l’attaque le Columbia se couche sur tribord et finit par sombrer en quelques minutes, les pertes humaines étant limitées.

A la prise de la ville, les japonais tenteront de renflouer l’épave du croiseur léger pour dégager la base mais n’y parviendrons que très tardivement. Le sort du Columbia est ensuite incertain, on ignore si la coque renflouée à été sabordée en haute mer ou si la coque à été démantelée et l’acier à blindage récupéré.

Plusieurs campagnes d’exploration sous-marines ont tenté de retrouver l’épave mais sans succès et comme les archives japonaises ont disparu, il est probable que le Columbia ne sera jamais retrouvé.

USS Montpelier (CL-57)

USS Montpelier CL-57 Mare Island 181044.jpg

-Le USS Montpelier (CL-57) est mis sur cale aux chantiers navals de la New York Shipbuilding Corporation sis à Camden (New Jersey) le 2 décembre 1940 lancé le 17 mars 1942 et commissionné le 14 juin 1943 au Brooklyn Navy Yard.

Il effectue sa mise en condition opérationnelle au large des côtes de la Nouvelle Angleterre du 16 juin au 7 juillet 1943. Il retourne ensuite au Brooklyn Navy Yard pour des travaux complémentaires exécutés du 8 au 22 juillet.

Fin prêt tant techniquement qu’opérationellement, le troisième croiseur léger de classe Cleveland quitte New-York le 25 juillet, fait escale à Veracruz du 2 au 5 août, franchit le canal de Panama les 8 et 9 août avant de rallier San Diego, son port d’attache le 16 août 1943.

Durant la période août 1943-mars 1950, le croiseur léger subit deux grands carénage, le premier de septembre 1946 à février 1947 et le second de novembre 1949 à juin 1950, le CL-57 manquant donc les premières semaines voir les premiers mois du conflit.

Il connait son baptême du feu en novembre 1950 au large de la péninsule Indochinoise quand les américains tentent de soutenir la résistance désespérée des français mais après la perte de Saigon le 17 décembre, l’US Navy et les autres marines retirent l’immense majorité de leurs navires de surface de la région, laissant aux sous-marins le soin de perturber les communications nippones.

Redéployé à Darwin, le Montpelier participe à la défense du nord de l’Australie. Il n’est pas directement engagé dans la campagne des Salomons mais participe à plusieurs escortes de convois qui débouchent sur des batailles rangées avec la marine impériale japonaise. Le 7 juin 1951, il est endommagé par une torpille l’obligeant à rallier Nouméa pour être remis en état.

Après 4 mois de réparations, le croiseur léger est de retour au combat, participant à la défense de la Nouvelle-Calédonie contre un débarquement japonais. L’échec de cette opération marque un tournant du conflit : l’avance japonaise est définitivement stoppée et le Japon ne va désormais faire qu’une chose : reculer.

Le USS Montpelier enchaine ensuite par la campagne de Nouvelle-Guinée puis par la reconquête des Phillipines, assurant notamment la couverture des opérations préliminaires aux débarquements à savoir le déminage et la destruction des obstacles par les UDT.

Après un nouveau petit carénage au Mare Island Navy Yard de janvier à avril 1954, le croiseur léger rallie Okinawa. C’est dans cet archipel qu’il termine le conflit.

Après avoir participé à plusieurs rotations en direction des îles hawaï, le Montpelier quitte définitivement le Pacifique le 14 novembre 1954, fait escale à San Diego du 22 au 25 novembre, franchit le canal de Panama les 2 et 3 décembre, relache à La Havanne du 7 au 10 décembre avant de rallier Philadelphie le 13 décembre 1954.

Le USS Montpelier (CL-57) est officiellement désarmé le 21 décembre 1954. Placé sous cocon, il dépend du Philadelphia Group de l’Atlantic Reserve Fleet.

Rayé du Naval Vessel Register le 14 mars 1969, l’ex-USS Montpelier est utilisé comme cible de tir par la 2ème flotte lors d’un exercice de tir et d’essais de nouvelles armes anti-surface (notamment les prototypes du missile Harpoon) le 8 juin 1969.

USS Denver (CL-58)

USS Denver CL-58 lancement.jpg

-Le USS Denver (CL-58) est mis sur cale aux chantiers navals de la New-York Shipbuilding Corporation sis à Camden le 26 décembre 1940 lancé le 14 juin 1942 et commissionné le 14 octobre 1943 au Brooklyn Navy Yard.

Il effectue sa mise en condition opérationnelle en Europe du Nord et en Méditerranée, faisant notamment escale à Lisbonne, Cadix, pénètre en Méditerranée pour des exercices avec le vieux croiseur Omaha, relache à Palerme, à Tunis, à Kotor, au Pirée et à Istanbul. Il est de retour au Brooklyn Navy Yard le 12 décembre 1943 pour deux semaines de travaux complémentaires.

Le 27 décembre 1943, il est considéré comme opérationnel et rallie son port d’attache en l’occurence Norfolk en Virginie. Il subit un petit carénage de janvier à juillet 1947 au Norfolk Navy Yard suivit d’un second de février à août 1950.

Il manque donc les premiers mois du conflit et ce n’est qu’à partir de septembre 1950 qu’il escorte des convois en direction des îles britanniques quand il ne traque pas les raiders allemands dans l’Atlantique Sud en s’appuyant sur les bases de Fort de France et de Tobago.

Il subit un petit carénage de mars à juin 1952 puis après dix-huit mois de patrouilles dans l’Atlantique, le Denver est envoyé dans le Pacifique, arrivant à Pearl Harbor le 17 janvier 1954, s’entrainant deux semaines pour assimiler les leçons de la guerre du Pacifique.

Il est engagé dans l’opération Boxer contre Formose et la Chine. Il est endommagé par une batterie côtière japonaise le 17 mars 1954, un obus de 150mm touchant la tourelle I mais les dégâts sont très limités.

Terminant le conflit dans le sud de la Chine, le Denver participe au «service après vente» du conflit, couvrant notamment le transport des troupes nationalistes sur l’île d’Haïnan. Il assure ensuite le rapatriement des prisonniers libérés et des vétérans démobilisés en direction des Etats-Unis.

A son arrivée à San Diego le 7 décembre 1954, il reçoit l’ordre de rallier la côte est pour y être désarmé. Il quitte le sud de la Californie le 15 décembre, franchit le canal de Panama les 22 et 23 décembre, relache à Kingston (Jamaïque) du 25 au 28 décembre, à Fort de France du 30 décembre 1954 au 2 janvier 1955, à Miami du 6 au 9 janvier avant de rallier Philadelphie le 12 janvier 1955.

Désarmé le 17 janvier 1955, il est placé sous cocon sous l’autorité de l’Atlantic Reserve Fleet Philadelphia Group jusqu’au 15 mars 1958 quand il est confié aux bons soins du Philadelphia Navy Yard pour être transformé en croiseur lance-missiles.

Les travaux sont exécutés du 17 mars 1958 au 22 janvier 1960. Les tourelles III et IV de 152mm et deux tourelles doubles de 127mm sont débarquées tout comme la DCA légère. A la place, on trouve une rampe double pour des missiles antiaériens longue portée Talos et une plate-forme pour hélicoptères. Les radars sont modernisés, la propulsion remise à neuf.

Les essais ont lieu du 25 au 30 janvier et la remise en condition du 2 au 22 février 1960. Le nouveau croiseur léger devenu croiseur lance-missiles avec la marque de coque CLG-5.

Stationné à Norfolk, le Denver est utilisé comme escorteur de porte-avions, accompagnant souvent les ponts-plats en Méditerranée et en Europe du Nord.

Le missile Talos ayant été vite obsolète, il est remplacé dès la fin des années soixante par le missile SM-1, un missile plus efficient mais à la portée moindre, seulement 80 contre 160km. Le projet de l’équiper du SM-2 apparu en 1975 avec une portée de 180km est abandonnée, l’US Navy préférant équiper ses croiseurs modernes.

Le USS Denver (CLG-5) est désarmé le 14 mars 1977 après une carrière fort longue de trente-quatre ans. Rayé du Naval Vessel Register le même jour, il est vendu à la démolition et démantelé à Kearny dans le New-Jersey.

USS Amsterdam (CL-59)

USS Amsterdam 1945

-Le USS Amsterdam (CL-59) est mis sur cale dans les chantiers navals William Cramp & Sons Shipbuilding Company le 14 juin 1941 lancé le 13 décembre 1942 et commissionné le 14 juin 1944.

Il effectue sa mise en condition opérationnelle en baie de Chesapeake du 15 juin au 5 juillet avant de passer deux semaines pour des travaux complémentaires au Philadelphia Navy Yard du 7 au 21 juillet 1944.

Affecté dans le Pacifique, il quitte la Pennsylvanie le 2 août, relache à La Havanne du 7 au 10, franchit le canal de Panama les 13 et 14 août, se ravitaille à San Diego le 21 août avant de rallier Pearl Harbor huit jours plus tard le 29 août 1944.

De septembre 1947 à février 1948, il subit un grand carénage au Mare Island Navy Yard. Le 21 mars 1950, il était ancré à Pearl Harbor, subissant de sérieux dommages, encaissant trois bombes qui ravagent ses superstructures. Miraculeusement ,il échappe à deux torpilles, l’une défectueuse tombe au fond de la rade et la seconde frappe un pétrolier qui se casse en deux.

Si les superstructures sont ravagées, la coque est quasiment intacte et surtout la propulsion est toujours opérationnelle ce qui va faciliter sa remise en état.

Il passe tout d’abord deux semaines sur un dock flottant (25 mars au 8 avril) pour évacuer les débris et sécuriser le navire en vue d’un transfert sur la côte ouest.

Il quitte Pearl Harbor le 10 avril et rallie le 22 du même mois Bremerton et le Puget Sound Navy Yard où il va subir une remise en état complète du 24 avril au 12 octobre 1950, ces travaux de remise en état se doublant d’un accroissement de la DCA et d’une modernisation des équipements électroniques.

Les essais ont lieu du 16 au 19 octobre et la remise en condition du 21 octobre au 11 novembre 1950. Il rallie San Diego le 20 novembre, charge du matériel destiné à Pearl Harbor où il arrive le 3 décembre 1950.

Un an après les lourdes avaries subies, l’Amsterdam peut enfin connaître son baptême du feu, étant engagé dans la terrible campagne des Salomons de mars à septembre 1951, assurant des escortes de convois, des combats contre les destroyers et les croiseurs japonais, la coordination de la chasse et de la DCA contre l’aviation japonaise ect…. .

Il participe à la défense de la Nouvelle Calédonie en octobre 1951 avant de subir un petit carénage jusqu’en février 1952. Il participe ensuite à la campagne de Nouvelle-Guinée puis aux opérations jumelles contre les Mariannes et les Carolines.

Il termine le second conflit mondial en enchainant par la conquête d’Iwo Jima et d’Okinawa qui devaient devenir des bases d’assaut contre le Japon sans le lancement de deux bombes atomiques et la menace d’une troisième arme absolue.

Après avoir participé aux premières opérations d’occupation du Japon, l’Amsterdam rapatrie aux Etats-Unis les militaires, marins et aviateurs démobilisés dans le cadre de l’opération Magic Carpet.

De retour à San Diego le 17 janvier 1955, il quitte le sud de la Californie le 2 février, franchit le canal de Panama les 9 et 10 février, relache à Mobile du 14 au 17 février, à Jacksonville du 19 au 22 février avant de rallier Norfolk.

Il va rester en service au sein de la 2ème flotte jusqu’au 15 mars 1959 quand il est désarmé et placé sous cocon sous l’autorité de l’Atlantic Reserve Fleet New-York Group.

Un temps, sa transformation en croiseur lance-missiles est envisagée mais finalement un autre croiseur est sélectionné. Rayé du Naval Vessel Register le 8 septembre 1972, l’Amsterdam est vendu à la démolition et démantelé à Kearny (New-Jersey).

USS Santa Fe (CL-60)

USS Santa Fe CL-60.jpg

-Le USS Santa Fe (CL-60) est mis sur cale aux chantiers navals William Cramp & Sons Shipbuilding Company le 24 juin 1941 lancé le 12 février 1943 et commissionné le 4 août 1944 au Philadelphia Navy Yard.

Il effectue sa mise en condition opérationnelle du 6 au 24 août, passant ensuite deux semaines en travaux complémentaires à l’Arsenal de Philadelphie.

Fin prêt, le sixième croiseur léger de classe Cleveland quitte la Pennsylvanie le 10 septembre 1944, fait escale à La Havanne du 15 au 18 septembre, franchit le canal de Panama les 20 et 21 septembre, relache à San Diego du 29 septembre au 2 octobre puis à Pearl Harbor du 9 au 15 octobre, ralliant Manille son port d’attache le 24 octobre 1944.

Affecté à l’Asiatic Fleet, il subit un grand carénage de janvier à septembre 1948 au Mare Island Navy Yard en Californie.

Quand les japonais attaquent Pearl Harbor le 21 mars 1950, le Santa Fe était à quai à Cavite. Il appareille quelques heures plus tard, recevant l’ordre de patrouiller au nord des Phillipines pour trouver une éventuelle flotte japonaise. Pendant une semaine, il va silloner les eaux de la mer de Chine Méridionale mais sans succès. Il est de retour à Cavite le 23 mars.

Six jours plus tôt, le 24 mars le Japon envahit les Phillipines. Le Santa Fe appareille et se porte au son du canon en direction du golfe de Lingayen où les japonais débarquent. Si le Columbia est engagé contre les forces japonaises, le Santa Fe va lui opérer contre les troupes à terre, utilisant ses canons de 6 et de 5 pouces pour freiner la progression de l’armée impériale qui se heurte à une violente résistance qui explique pourquoi Manille ne tombera que le 15 avril 1950.

Le Santa Fe va rester déployé au large des Phillipines jusqu’au 14 juin 1950 quand il est torpillé par un sous-marin japonais. Il parvient néanmoins à rallier Kuching, un mouillage non préparé pour des réparations lourdes mais à l’abri des japonais pour permettre une remise en état sommaire.

Les travaux d’urgence sont terminées le 2 août et le croiseur léger peut rallier à douze nœuds l’Australie et l’Arsenal de Cockatoo où il est immobilisé du 13 août au 21 décembre 1950.

Il est à nouveau opérationnel en février, à temps pour participer à la campagne des Salomons où deux destroyers japonais l’endommagent à nouveau par une torpille et une volée d’obus de 127mm (18 mars 1951).

Après des travaux d’urgence à Guadalcanal, le croiseur léger rallie Nouméa où il arrive le 27 mars afin d’être totalement remis en état. Les travaux l’immobilisent à nouveau du 30 mars au 14 septembre 1951.

Après avoir participé à la défense de la Nouvelle-Calédonie contre un débarquement japonais, le Santa Fe est engagé en Nouvelle-Guinée puis retourne aux Phillipines où il va opérer jusqu’à la fin de la guerre.

Le 4 septembre 1954, il est sérieusement endommagé par une mine japonaise non détectée dans la baie de San Pedro. L’expérience des équipes de contrôle des avaries et le sang-froid de l’équipage évite au croiseur de rejoindre neptune.

Un temps le désarmement du croiseur est envisagé mais au final si les avaries sont importantes, elles ne compromettent pas la remise en état d’un croiseur qui reçut le surnom de Santa Cripple à cause de ses multiples «blessures de guerre».

Il est remorqué à Pearl Harbor, quittant la baie de San Pedro le 14 septembre et arrivant à Pearl Harbor le 30 septembre. Il est échoué dans le bassin n°1 pour une remise en état complète exécutée du 1er octobre 1954 au 27 avril 1955.

Après des essais exécutés du 29 avril au 2 mai puis une remise en condition réalisée du 5 au 25 mai, le croiseur léger rejoint la Californie et son nouveau port d’attache de San Diego.

Réaffecté à la 3ème flotte, le croiseur léger va rester en service jusqu’au 14 juin 1962 date à laquelle il est désarmé. Son réarmement est étudié au moment du déclenchement de la Deuxième Guerre du Vietnam (mars 1970) mais finalement le CL-60 reste sous cocon.

Après l’échec d’un projet de préservation comme musée à Los Angeles, le Santa Fe est rayé du Naval Vessel Register le 14 septembre 1974 puis vendu à la démolition à Esco Marine qui procède à son démantèlement à Brownsville au Texas.

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