Destroyers

Le USS Clemson (DD-186) l’un des nombreux flush-decker construit à la fin du premier conflit mondial par l’US Navy.
Dans le domaine des destroyers, la marine américaine hérite du premier conflit mondial d’une importante flotte de flush-decker dont certains ont été mis en réserve dès leur achèvement faute de besoins une fois la paix revenue.
Il faut attendre les années trente avec les Farragut pour que l’US Navy se dote de nouveaux destroyers, des navires non pas équipés d’un pont ras mais avec un gaillard d’avant. Leur armement à canons de 127mm marque l’introduction de l’armement standard des destroyers américains jusqu’à nos jours.
En septembre 1939, l’US Navy dispose de 82 destroyers anciens et de 59 destroyers modernes. Un mot rapide sur les Flush-Decker hérités du premier conflit mondial, il sont rapidement vendus à la démolition au fur et à mesure de la mise en service de navires plus modernes, le dernier étant officiellement retiré du service en mars 1946 et quand éclate le second conflit mondial, seulement seize ont été préservés au cas où mais aucun ne se réarmé.

Le USS Farragut (DD-348), premier destroyer construit aux Etats-Unis depuis près de quinze ans
La flotte moderne de destroyers se répartie entre huit Farragut, huit Porter, dix-huit Mahan (ou seize Mahan et deux Dunlap), quatre Gridley, huit Bagley, cinq Somers, cinq Benham et trois Sims à ce nombre s’ajoute 38 destroyers en construction ou sur le point d’être armés.
Ces navires sont pour la plupart construits sur le même modèle avec un long gaillard d’avant, cinq canons de 5 pouces (127mm) et un armement en torpilles important avec deux puis trois plate-formes quadruples. Certains sortent du lot comme les Porter et les Somers qui disposent de pas moins de huit canons de 127mm en quatre tourelles doubles.
Durant la Pax Armada, le dévellopement de la flotte de destroyers américain se poursuit, la protection du corps de bataille et l’attaque des lignes de communications japonaises imposant un grand nombre de navires qui comme dans toutes les marines ne cessent de prendre du poids en partie en raison d’un théâtre d’opérations qui impose des navires endurants.
Comme dans les autres catégories, les destroyers les plus anciens vont être maintenus dans l’Atlantique, les plus puissants et les plus récents vont eux être engagés dans le Pacifique où l’US Navy à choisit de porter son effort.
En septembre 1948, seulement six des huit Farragut sont encore en service, le Macdonough ayant été perdu par échouage en mars 1944 et le Hull lors d’une violente tempête au large de la Californie en octobre 1945. Les six autres sont déployés dans l’Atlantique.

Le USS Porter (DD-356)
Les huit Porter sont tous en service en septembre 1948. Ils sont eux déployés dans le Pacifique aux Phillipines au sein de l’Asiatic Fleet, distincte de la Pacific Fleet.

Le USS Mahan (DD-364)
Sur les dix-huit Mahan, seulement quatorze sont encore en service, deux ayant été perdu lors d’une collision en septembre 1943 (Drayton coulé Flusser tellement endommagé qu’il fût désarmé), un gravement endommagé par un incendie à Apra Harbor le 14 mai 1945 (Dunlap) et un quatrième désarmé en raison d’une usure prématurée des machines et de la structure interne rendant le navire instable et dangereux par mer formée (Downes).
Les quatorze survivants sont déployés dans l’Atlantique, huit aux Etats-Unis, quatre à Guantanamo et deux à San Juan (Porto-Rico).

Le USS Gridley (DD-380)
Les quatre Gridley et les huit Bagley sont tous en service en septembre 1948 et tous déployés dans l’Atlantique.

Le USS Bagley (DD-386)

Le USS Somers (DD-381)
Les cinq Somers ne sont plus que quatre en septembre 1948, le Somers ayant été perdu dans un typhon en mer de Chine en décembre 1945. Les quatre autres après avoir été longtemps déployés à Pearl Harbor sont désormais basés à Guam.

Le USS Benham (DD-397)
La classe Benham se compose au final de dix destroyers, tous déployés dans le Pacifique avec San Diego pour base.

Lancement du USS Sims (DD-409)
La classe Sims se compose au final de douze destroyers, tous déployés dans le Pacifique à Pearl Harbor et à San Diego.

Le USS Benson (DD-421)
A la classe Sims, succède la classe Benson dont les huit premiers exemplaires ont été autorisés au titre de la FY 1938. Ces navires sont mis en service au cours de l’année 1940.
Dix-huit sont financés par les budget 1940, 1941 et 1942 (six chaque année), ces navires étant mis en service entre 1943 et 1945. Huit Livermore sont financés aux budget 1938 et 1939 mais ces navires peu différents des Benson sont regroupés dans une seule et même classe, les Benson-Livermore.

Le USS Gleaves (DD-423)
Ils sont suivis par seize destroyers de classe Gleaves, fort proches des Benson, des navires mis en service entre 1944 et 1946. Bien que l’US Navy ait décidé que ces destroyers les plus modernes soient déployés dans le Pacifique, huit des seize Gleaves traînent leurs hélices dans l’Atlantique,les huit autres étant stationnés à Bremerton.

Le USS Fletcher (DD-445) sur les flots déchaînés
Ces destroyers sont les derniers destroyers à gaillard d’avant de la marine américaine, les Fletcher marquant le retour à la configuration pont-ras. Les Fletcher sont également les premiers destroyers américains à avoir été dessinés sans que leurs concepteurs n’aient eut à se préoccuper des limites imposées par des traités plus ou moins bien respectés par les signataires.
Les premiers Fletcher sont commandés dès le budget 1940 avec seize exemplaires suivis de seize autres au budget 1941. Les premiers navires sont mis sur cale dès le mois de juin 1941 et mis en service en 1943. Les trente-deux premiers destroyers type Fletcher sont tous en service à l’été 1945.
Seize autres destroyers sont commandés et financés au budget 1943, ces navires sont mis sur cale en 1945, portant le total à quarante-huit destroyers de classe Fletcher qui sont mis en service courant 1947 et au début de l’année 1948. Ce n’est pas termlné car le budget 1945 va financer la construction de seize nouveaux destroyers portant le total à soixante-quatre exemplaires.
Les navires du budget 1945 sont mis sur cale courant 1946, les premiers étant en service juste avant septembre 1948, la totalité des navires de cette première commande étant en service à temps pour riposter à l’agression japonaise.

Le USS Allen M. Summer (DD-692)
Initialement il était prévu seize nouveaux destroyers de classe Fletcher mais ces destroyers financés au budget 1947 vont finalement former la classe Allen M. Summer. Leur coque est identique mais l’armement en artillerie passe de cinq à six canons de 127mm en trois tourelles doubles (deux avant une arrière).
Ces navires sont mis sur cale courant 1947 et mis en service au moment de l’attaque japonaise, apportant un renfort bienvenue à une marine américaine sérieusement malmenée par la marine impériale nippone.
Seize autres navires financés au budget 1948 sont mis sur cale fin 1948 et toujours en construction quand éclate le volet Pacifique du second conflit mondial.

Vue aérienne du USS Gearing (DD-567)
Ce seront les derniers Allen M. Summer construits, la marine américaine choisissant pour les commandes de guerre de privilégier une version allongée, la future classe Gearing, pas moins de quarante-huit navires étant commandés en avril 1950 (DD-567 à DD-616). Quarante-huit autres sont commandés en septembre 1951 (DD-617 à DD-666) soit quatre-vingt seize destroyers mais seulement quatre-vingt quatre seront achevés, les douze derniers étant abandonnés sur cale.
Sous-marins
En septembre 1939, la marine américaine disposait de soixante dix-sept sous-marins anciens et de vingt-cinq sous-marins modernes. A cela s’ajoute douze sous-marins en construction quand éclate la guerre de Pologne. Comme dans les autres catégories, les sous-marins les plus anciens vont céder la place à des unités plus modernes.
Géographie et théâtre d’opérations aidant, la marine américaine ne distingue pas sous-marins côtiers et sous-marins océaniques, l’Atlantique et surtout le Pacifique imposant des sous-marins endurants pour durer mais également tout simplement pour assurer le transit vers les zones de chasse.
Quand démarre cette répétition du second conflit mondial, l’US Navy dispose comme classe sous-marin de la classe Dolphin (un sous-marin), de la classe Cachalot (deux exemplaires mis en service en 1933 et 1934), des dix exemplaires de la classe Porpoise (deux mis en service en 1935, sept en 1936 et le dernier en 1937), des six exemplaires de la classe Salmon (un exemplaire mis en service en 1937 et cinq en 1938) et de six des dix exemplaires des sous-marins de classe Salmon, quatre rejoignant la flotte américaine à l’automne. Cela nous donne un total de vingt-cinq sous-marins dit modernes.
A ces submersibles «modernes» s’ajoutent des unités plus anciennes mais qui n’ont pas à rougir de la comparaison avec les submersibles britanniques ou français. Parmi ces vétérans, on trouve neuf sous-marins type V, 41 exemplaires de la classe S, 19 exemplaires de la classe R et 8 exemplaires de la classe O soit 77 sous-marins.
Durant la Pax Armada, la flotte est renouvelée et augmentée. Les sous-marins les plus anciens (type O, type R, type S, type V, USS Dolphin, Cachalot et Porpoise) sont retirés du service avant septembre 1948. Tous ou presque sont démolis à l’exception des Porpoise conservés pour l’écolage des futurs sous-mariniers et l’entrainement des opérateurs sonars.

Le USS Salmon
La flotte sous-marine américaine appelée Silent Service (service silencieux) s’organise autour de la classe Salmon (quatre navires en service, deux ayant été perdu, un avec son équipage et le second victime d’un incendie sans pertes humaines), de la classe Sargo (dix exemplaires construits, tous en service en septembre 1948), de la classe Tambor (douze exemplaires construits, dix encore en service, deux sous-marins s’étant échoués et jugés trop endommagés pour être réparé à un coût raisonnable), de la classe Mackerel (deux exemplaires construits tous en service en septembre 1948).
Ces vingt-six exemplaires sont tous déployés dans l’Atlantique, effectuant des incursions dans les Caraïbes.
L’essentiel du service silencieux est donc déployé dans le Pacifique, au sein de l’Asiatic Fleet avec Cavite pour base (Guam servant de base de ravitaillement) et au sein de la Pacific Fleet depuis Midway, Pearl Harbor et San Diego.

USS Gato (SS-212)
La classe Gato est la première classe des Fleet Submarine,un modèle standard de sous-marin. Les premiers sous-marins de ce type sont construits à partir de 1940, les premiers étant en service à partir de 1943.
Douze sous-marins sont mis en service en 1943, douze en 1944, seize en 1945, huit en 1946, huit en 1947 et huit en 1948 soit soixante-quatre exemplaires, tous déployés dans le Pacifique même si suite au déclenchement du conflit en Europe, une flottille passe sur la côte est pour participer aux patrouilles de souveraineté (Neutrality Patrol).

Le USS Balao
Dans le cadre du programme de guerre, la production des Gato n’est pas poursuivie, l’US Navy préférant la construction des Balao, une version améliorée des Gato, tirant pleinement les leçons du retour d’expérience des innombrables exercices. Trente-deux Balao sont commandés au budget 1948 et mis sur cale dès 1949 suivis de trente-deux autres pour le programme de guerre d’avril 1950.
Au cours du conflit, les Balao céderont la place aux Tench mais ces derniers arriveront dans les derniers mois du conflit et constitueront l’axe central de la flotte sous-marine d’après guerre.
Soixante-quatre sous-marins sont commandés en juin 1952 mais seulement quarante-huit seront achevés avant la fin du conflit ou immédiatement après.
Quand la seconde guerre mondiale éclate en Europe, l’US Navy aligne un total de quatre-vingt dix submersibles.
Navires légers
En raison d’une géographie contrainte, l’US Navy n’à jamais eu une grande appétence pour la poussière navale, préférant ainsi pendant longtemps la canonnière _utile pour les opérations coloniales_ au torpilleur.
Néanmoins même un pays bordé par deux immenses océans à besoin de navires légers pour l’escorte, la surveillance et la guerre des mines. L’US Navy va donc elle aussi construire patrouilleurs, escorteurs, vedettes lance-torpilles et dragueurs de mines.
Dans le domaine des canonnières, les navires sont assez anciens et souvent de seconde main. C’est ainsi que le USS Asheville (PG-21) mis en service en 1920 n’est désarmée qu’en 1946 quand elle est remplacée par un nouveau navire portant le même nom, un navire plus moderne et plus puissant.
Son sister-ship, la canonnière USS Tulsa est remplacée en 1946 par un yacht converti, le USS Plymouth acheté par la marine américaine en 1931.
Les antiques canonnières de classe Dubuque (Dubuque Paduca) mises en service en 1905 ne sont désarmées qu’en 1945.
Les autres canonnières sont encore en service qu’il s’agisse des USS Williamsburg déployé dans l’Atlantique, de l’USS Augustine basée à Guantanamo, de l’USS Vixen qui sert de navire-amiral pour le commandant des sous-marins de l’Atlantique, de l’USS Erie déployée en Chine et de l’USS Charleston stationnaire à Istanbul.
Des projets de canonnières sont étudiés mais l’US Navy préfère se concentrer sur les patrouilleurs et sur les patrouilleurs-escorteurs, le fameux duo PC/PCE (Patrol Craft Patrol Craft Escort) comme nous allons le voir ultérieurement.
Dans le domaine des dragueurs, l’US Navy vit sur les survivants du premier conflit mondial. En septembre 1939, les seuls dragueurs de mines en service sont les quarante-neuf exemplaires de la classe Lapwing mis en service en 1918/1919.
Avec la mise en service des Auk plus modernes, les Lawping quittent peu à peu le service actif mais dix navires sont encore en service en septembre 1948 en dragueurs, les autres ayant été transformés en navires auxiliaires.
Après plus de vingt ans sans construction de navires antimines, l’US Navy met en service en 1940 les deux dragueurs de mines de classe Raven, de véritables démonstrateurs de technologie comme on dirait maintenant car la production n’est pas poursuivie.

Dragueur de mines classe Auk
Les Auk vont former la principale classe de dragueurs de mines océaniques (MSO Minesweeping Oceanic) avec pas moins de quarante-huit exemplaires en service en septembre 1948, les premiers ayant été commissioned cinq ans plus tôt.
Seize navires supplémentaires sont commandés en septembre 1948 mais toujours en construction quand le Japon attaque en mars 1950, cette attaque entrainant la commande de trente-deux navires supplémentaires, portant la classe à quatre-vingt seize navires.
Pour compléter ses grands dragueurs de mines, l’US Navy passe commande de dragueurs de mines côtiers (Minesweeping Coastal MSC), la classe Admirable dont les seize premiers exemplaires sont commandés en septembre 1943 et mis en service à partir de 1945. Ils sont suivis de seize autres exemplaires mis en service en 1947. Seize exemplaires supplémentaires sont commandés en mars 1950.
Quand éclate le second conflit mondial en Europe en septembre 1948, l’US Navy dispose de seize dragueurs de mines classe Lawping, deux dragueurs de mines classe Raven, quarante-huit dragueurs de mines océaniques classe Auk et trente-deux dragueurs de mines côtiers classe Admirable soit un total de quatre-vingt dix-huit navires.
Plutôt que de construire de nouvelles canonnières, l’US Navy préfère investir à partir de 1943 dans un petit navire à tout faire simplement baptisé Patrol Craft ou PC, concept qui allait se décliner en une version côtière appelée PCC (Patrol Craft Coastal et souvent simplement PC) et une version «océanique» appelée PCE pour Patrol Craft Escort.
Trente-deux exemplaires de la variante PCC et seize de la variante PCE sont en service en septembre 1948 plus trente-deux PCC et soixante-quatre PCE en construction pour protéger les convois au large de la côte est.
Affichant leurs limites en haute-mer et les grands destroyers étant trop peu nombreux pour protéger les futurs convois marchands, l’US Navy étudie un torpilleur appelé Destroyer Light puis Destroyer Escort, un navire de 1300 tonnes disposant de deux canons de 127mm, une DCA légère fournie mais surtout des grenades ASM en abondance.
Seulement seize navires sont en service en septembre 1948 mais leur nombre va rapidement augmenter. Trente-deux exemplaires sont commandés en septembre 1948 pour anticiper sur une future entrée en guerre.
Durant la Pax Armada, l’US Navy s’équipe enfin de vedettes lance-torpilles. Inutiles dans l’Atlantique et dans le Pacifique, elles peuvent avoir leur utilité pour défendre Hawaï, Wake, Guam, Midway et surtout les Phillipines contre une attaque japonaise.
Plusieurs modèles sont évalués avant qu’un modèle de 23.77m proposé par Higgins soit choisit comme vedette lance-torpilles standard, une vedette de 35 tonnes filant à 41 nœuds avec pour armement un canon Bofors de 40mm à l’avant, deux canons de 20mm, quatre mitrailleuses de 7.7mm et quatre torpilles de 533mm.
Une flottille de huit vedettes est déployée à Midway, une autre à Wake, une troisième à Guam, trois à Hawaï et deux aux Phillipines à Cavite soit un total de soixante-quatre vedettes lance-torpilles en service en septembre 1948. Quatre-vingt seize vedettes lance-torpilles sont commandées en mars 1950.