C- Sous-marins de 1500 tonnes classe Pascal (projet M6)
Avant propos
Le redémarrage de la constrution des sous-marins en France avait été des plus laborieux en l’absence de construction durant le premier conflit mondial qui avait entrainé une baisse de compétences des Arsenaux et de l’Industrie (la construction navale privée).
En dépit du retour d’expérience accumulé durant le premier conflit mondial et l’étude des sous-marins allemands récupérés, les Requin (projet C4) n’étaient pas pour ainsi dire des sous-marins réussis nécessitant une refonte au milieu des années trente pour remédier aux défauts les plus criants.
Résultat, la série s’arrête après neuf submersibles et le Conseil Supérieur de la Marine décide de passer au projet M mais là encore le cinquième projet de cette catégorie (M5) est insuffisant et la construction de ce modèle s’arrête pour une version améliorée.
Baptisée «M6», cette version dispose de la même coque mais pas de groupe électrogène. La puisance des moteurs va régulièrement augmentée permettant de maintenir une vitesse en surface élevée avec une puissance inférieure à celle des C4/M5.
Pas moins de trente sous-marins de type M6 vont être financés aux tranches 1925 (sept submersibles), 1926 (cinq submersibles), 1927 (cinq submersibles), 1929 (six submersibles) 1930 (six submersibles) mais un (Le Promethée) est perdu avant même sa mise en service et un second (Le Phenix) est perdu en Indochine le 15 juin 1939, laissant vingt-huit submersibles en service mais seulement douze sont encore en service en septembre 1948 (Casablanca Sfax Le Centaure L’Espoir Agosta Béveziers Ouessant Sidi-Ferruch Le Heros Le Glorieux Le Conquerant Le Tonnant).
Le Pascal
-Le Pascal (Q-138) est mis sur cale à l’Arsenal de Brest le 8 juin 1926 lancé le 19 juillet 1928 et mis en service le 10 septembre 1931.
Au moment où éclate la guerre de Pologne, il forme la 4ème DSM (Division de Sous-Marins) en compagnie de ses sister-ships Argo Henri Poincaré et Le Centaure, division dépendant de la 4ème Escadrille qui elle même dépendait de la 1ère Escadre, un des éléments de la Flotte de l’Atlantique.
Cette division est cependant détachée au Maroc pour patrouiller dans l’Atlantique Sud mais également au large des côtes espagnoles et portugaises.
La réorganisation de septembre 1940 ne change pour ainsi dire rien à la situation du Pascal qui reste intégré à la 4ème DSM même si la 4ème Escadrille est devenue la 5ème Escadre, mettant son commandant à égalité avec les commandants de la 1ère Escadre et de la 3ème Escadre Légère.
Du 5 mars au 15 juin 1941, il est indisponible, passant au bassin n°1 de l’Arsenal de Cherbourg pour un grand carénage bien mérité.
Outre une remise en état complète, il est succinctement modernisé, perdant ses deux tubes lance-torpilles de 400mm. Si son canon de 100mm est maintenu, le canon de 37mm et les deux mitrailleuses de 13.2mm sont remplacés par un affût double de 25mm.
Il sort pour essais du 22 au 25 juin au large de Cherbourg puis pour remise en condition en Manche et dans le Golfe de Gascogne du 27 juin au 12 juillet, rentrant à Brest le 13 juillet et reprenant un service courant à partir du 17 juillet quand il appareille pour une patrouille dans l’Atlantique.
Il participe également à un entrainement à la lutte ASM en l’occurence du 10 au 17 décembre 1941 quand il sert de plastron aux torpilleurs d’escadre Mistral et Siroco récemment équipés d’un Asdic avant de se servir des deux torpilleurs d’escadre comme cibles.
Après douze années de bons et loyaux service, le sous-marin Pascal est mis en position de complément le 5 septembre 1943 puis désarmé le 25 septembre 1943. Il est reste mouillé un temps en Penfeld avant de rallier le 15 octobre 1943 le DNA à Landevennec, jour où étant condamné, il n’est plus connu que sous son numéro constructeur, le Q-138.
Le Pasteur
-Le Pasteur (Q-139) est mis sur cale à l’Arsenal de Brest le 5 juillet 1926 lancé le 19 août 1928 et mis en service le 1er septembre 1932.
Durant la guerre de Pologne, le Pasteur est l’un des quatre sous-marins de la 6ème DSM, les trois autres étant ses sister-ships Ajax Poncelet et Archimède. Cette division de la 4ème Escadrille dépendant de la 1ère Escadre à été particulièrement chargé de missions de surveillance en mer du Nord notamment au large des ports allemands de la mer du Nord.
Du 7 mai au 11 août 1940, il est échoué au bassin n°1 de l’Arsenal de Cherbourg en même temps que son sister-ship Achille pour une remise en état complète mais pas de réelle modernisation même si ses tubes lance-torpilles de 400mm sont supprimés.
La réorganisation de septembre 1940 ne change rien pour le Pasteur qui reste intégré à la 6ème DSM, division qui dépend de la 5ème Escadre qui regroupe tous les sous-marins basés à Brest.
Il participe également à plusieurs exercices ASM, servant de plastron au profit de navires de surface qui sont à leur tour des cibles pour ses torpilles comme lors de l’entrainement ASM de la 6ème DTE (Cyclone Mistral Siroco classe Bourrasque) du 1er au 6 mai 1942, entrainement qu’il réalise en compagnie de son sister-ship et compère de division Archimède.
Du 10 septembre au 25 novembre 1943, le sous-marin Pasteur est immobilisé au bassin n°2 de l’Arsenal de Cherbourg pour un nouveau grand carénage. Il subit une remise en état complète et une modernisation, le canon de 37mm et les mitrailleuses de 13.2mm étant remplacés par un affût double de 25mm.
Du 20 septembre au 15 octobre 1944, le Pasteur est impliqué dans l’exercice Prométhée, un exercice de la flotte de l’Atlantique qui voit la participation du porte-avions Painlevé, du cuirassé Gascogne, des trois croiseurs légers de la 4ème DC (Gloire Montcalm Georges Leygues) et de quatre torpilleurs d’escadre ainsi que donc des sous-marins Pasteur et Ajax chargé d’entrainer les torpilleurs d’escadre mais également les avions du porte-avions à la lutte ASM.
L’année suivante, le Pasteur va participer à l’exercice franco-britannique «Entente Cordiale 45» en compagnie des sous-marins Ajax Antiope et Sibylle mais également des cuirassés Gascogne et Alsace; du porte-avions Painlevé, des contre-torpilleurs de la 6ème DCT (Vautour Milan Epervier), ainsi que du pétrolier-ravitailleur La Seine sans oublier les torpilleurs d’escadre d’escorte.
L’exercice «Entente Cordiale 1945» commence le 5 mai 1945et s’achève le 15 mai, le tout au large des Shetlands, les sous-marins français et leurs homologues britanniques attaquant Scapa Flow le 11 mai 1945.
Du 22 au 30 septembre 1945, le Pasteur participe avec l’Ajax à l’entrainement ASM de la 6ème DCT, les deux sous-marins tendant des embuscades aux contre-torpilleurs simulant un convoi rapide Brest-Lorient avant que les contre-torpilleurs ne traquent les sous-marins.
Le désarmement de l’Ajax en octobre 1945 entraine la dissolution de la 6ème DSM, laissant le Pasteur hors rang au sein de la 5ème Escadre de sous-marins.
Le Pasteur est mis en position de complément le 15 juin 1946 et officiellement désarmé le 7 septembre 1946. Mouillé dans la rade-abri, il est remorqué le 12 octobre 1946 à Landevennec, jour qui coïncide avec sa condamnation.
Le Q-139, victime d’une tempête dans la nuit du 13 au 14 décembre 1947 rompt ses amarres et s’échoue à l’entrée du Goulet. L’épave est alors remorqué au large et coulée comme cible par l’aéronavale le 18 décembre 1947.
Le Henri Poincaré
-Le Henri Poincaré est mis sur cale à l’Arsenal de Lorient le 1er mars 1927 lancé le 10 avril 1929 et mis en service le 23 décembre 1931.
Au moment où éclate la guerre de Pologne, il forme la 4ème DSM (Division de Sous-Marins) en compagnie de ses sister-ships Argo Pascal et Le Centaure, division dépendant de la 4ème Escadrille qui elle même dépendait de la 1ère Escadre, un des éléments de la Flotte de l’Atlantique.
Cette division est cependant détachée au Maroc pour patrouiller dans l’Atlantique Sud mais également au large des côtes espagnoles et portugaises.
La réorganisation de septembre 1940 ne change pour ainsi dire rien à la situation du Pascal qui reste intégré à la 4ème DSM même si la 4ème Escadrille est devenue la 5ème Escadre, mettant son commandant à égalité avec les commandants de la 1ère Escadre et de la 3ème Escadre Légère.
Du 16 juin au 30 septembre 1941, le Henri Poincaré est échoué au bassin n°1 de l’Arsenal de Cherbourg pour un grand carénage et une modernisation de ses capacités militaires. Il perd ses tubes lance-torpilles de 400mm et si son canon de 100mm est maintenu, le canon de 37mm et les mitrailleuses de 13.2mm sont remplacés par un affût double de 25mm.
Il sort pour essais du 12 au 14 octobre puis pour remise en condition du 16 au 31 octobre, reprennant son cycle opérationnel le 7 novembre 1941 quand il appareille pour une patrouille en mer du Nord.
Du 16 au 23 novembre 1943, le sous-marin Henri Poincaré effectue un entrainement singulier avec le Lynx, le contre-torpilleur traquant le submersible et le sous-marin se servant du contre-torpilleur comme but rapide pour ses torpilles.
Mis en position de complément le 12 janvier 1944, le Henri Poincaré est désarmé le 31 janvier 1944 avant d’être mouillé à Landevennec au DNA. Condamné le 17 février 1944, il redevient le Q-140 qui est toujours mouillé dans le cimetière marin de la rade de Brest.
Le Poncelet
-Le Poncelet (Q-141) est mis sur cale à l’Arsenal de Lorient le 3 mars 1927 lancé le 10 avril 1929 et mis en service le 1er septembre 1932.
Durant la guerre de Pologne, le Poncelet est l’un des quatre sous-marins de la 6ème DSM, les trois autres étant ses sister-ships Ajax Pasteur et Archimède. Cette division de la 4ème Escadrille dépendant de la 1ère Escadre à été particulièrement chargé de missions de surveillance en mer du Nord notamment au large des ports allemands de la mer du Nord.
La réorganisation de septembre 1940 ne change rien pour le Poncelet qui reste intégré à la 6ème DSM qui dépend néanmoins désormais de la 5ème Escadre qui regroupe tous les sous-marins de la Flotte de l’Atlantique.
Du 5 au 20 décembre 1941, le Poncelet est échoué au bassin n°2 de l’Arsenal de Cherbourg en compagnie de l’Archimède, les deux sous-marins subissant une remise en état et une modernisation de ses capacités militaires : débarquement de ses tubes lance-torpilles de 400mm, remplacement de la DCA légère d’origine par un affût double de 25mm.
Ils sortent pour essais du 21 au 23 décembre et pour remise en condition du 26 décembre 1941 au 9 janvier 1942, les deux sous-marins ralliant Brest le 10 janvier, reprenant leur cycle opérationnel le 15.
Du 17 au 24 juin 1942, il participe avec son sister-ship Ajax à un entrainement ASM des torpilleurs d’escadre de la 2ème DTE (Fougueux Frondeur L’Adroit).
Du 1er au 27 juin 1943, il est immobilisé pour un petit carénage au bassin n°2 de l’Arsenal de Cherbourg en compagnie de l’Archimède, un petit carénage destiné à lui permettre de tenir jusqu’à son désarmement prévu à l’été 1944.
Les deux sous-marins sortent pour essais du 5 au 7 juillet 1943 puis pour remise en condition du 9 au 23 juillet 1943, reprennant leur cycle opérationnel à partir du 1er août.
Mis en position de complément le 17 juin 1944, le Poncelet est officiellement désarmé le 30 juin 1944 et condamné le 15 juillet 1944, retrouvant son numéro de constructeur, le Q-141.
Mouillé à Landevennec à partir du 21 juillet 1944, il est vendu à la démolition le 5 septembre 1946 à un chantier de démolition implanté au Havre. Remorqué jusqu’au port normand, il y arrive le 20 septembre et y est démantelé du 23 septembre au 15 octobre 1946.
Bonjour,
Pour le sous-marin Poncelet (Q 141) vous indiquez qu’il est désarmé en 1944. J’avais comme information qu’il a été sabordé par son commandant (Bertrand de Saussine) le 7 novembre 1940. Ne faites-vous pas confusion avec une autre sous-marin ?
Bien cordialement
Jean-Yves Le Lan
Bonjour
Pas d’erreurs, mon site Clausuchronia est une UCHRONIE. L’uchronie c’est prendre un événement historique et imaginer une autre suite. Voilà pourquoi sur mon site le Poncelet est désarmé en 1944
Bien Cordialement,